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TROUBLES FONCTIONNELS INTESTINAUX (TFI). TFI. Classification de ROME II : Syndrome de l’intestin irritable ( SII ) Diarrhée fonctionnelle Constipation fonctionnelle Ballonnements fonctionnels Troubles fonctionnels intestinaux non spécifiques. SII.
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TFI • Classification de ROME II : • Syndrome de l’intestin irritable (SII) • Diarrhée fonctionnelle • Constipation fonctionnelle • Ballonnements fonctionnels • Troubles fonctionnels intestinaux non spécifiques
SII • Dominé par une douleur ou un inconfort digestif • Associé à des troubles du transit : constipation, diarrhée ou alternance des 2 • Pouvant être associé à d’autres symptômes : impériosités, sensation d’évacuation incomplète, mucus, dyschésie, manœuvres digitales, …
SII • Maladie la plus fréquemment observée par les gastro-entérologues : 20 % de la population mais 10 % « seulement » consultent pour les symptômes de cette maladie • Problème des explorations CPM • Comprendre la physiopathologie des symptômes pour traiter de manière logique et pas seulement ces derniers…
SII PHYSIOPATHOGENIE Anomalie motrice Anomalie de la sensibilité viscérale Facteurs diététiques et luminaux Facteurs psycho-sociaux
SII • Anomalie motrice : Augmentation des contractions coliques distales en pp/majoration du réflexe GC lors de SII avec diarrhée et/ou douleurs pp. Mesures de pression sigmoïdienne : constipation/contractions segmentaires trop intenses Effet du stress sur l’irritabilité colique : augmentation des contractions coliques Caractère très inconstant et pas de corrélation temporelle étroite entre symptômes et anomalies motrices observées
SII • Anomalie de la sensibilité viscérale: • La prévalence de l’hypersensibilité viscérale (HV), évaluée lors de distensions rectales ou coliques est de 60 à 90 % • L’HV est définie par un seuil de douleur ou d’inconfort abaissé lors de stimuli nociceptifs ou non : distensions rectales ou coliques (par ballonnet, idéalement par barostat électronique) • Cette HV est plus importante en cas de SII avec diarrhée prédominante • Cause de cette HV ? Siège ? Perturbations du message nociceptif ? Perturbations de l’intégration des stimuli nociceptifs ?
SII • La paroi intestinale :l’inflammation muqueuse • Au cours des MICI (phases quiescentes) • SII post-infectieux(« séquelle d’une gastroentérite aigüe ») Sensibilisation des mécano-récepteurs muqueux et/ou des terminaisons nerveuses par des phénomènes « micro-inflammatoires » (défaut de production, génétiquement déterminée, des cytokines anti-inflammatoires) Nombre et activité des mastocytes situés au contact des terminaisons nerveuses et intensité de la douleur abdominale
SII • Les voies nerveuses afférentes :sensibilisation ? • SNC structures médullaires :hyperexcitabilité spinale ? • SNC structures corticales/sous-corticales :cf stress, nouvelles techniques d’imagerie fct cérébrale (IRM ou PETscan) détectant l’altération de l’activation de certaines aires corticales en réponse à la distension rectale
SII • Facteurs diététiques et luminaux : Aggravent l’II plus qu’ils ne le provoquent Régime, habitudes alimentaires, mode de vie Malabsorption d’hydrates de carbone Allergies alimentaires Malabsorption des acides biliaires
SII • Facteurs psycho-sociaux: 50 % présentent un désordre psychologique ou psychiatrique courant Rôle dans la décision de consulter ou dans la pathogénie vraie de la maladie ? Perturbation de l’activité du Système Nerveux Autonome(réponse sympathique exagérée ? Activité parasympathique plus faible ?)
SII EXAMENS COMPLEMENTAIRES : • Symptômes non spécifiques : compromis entre risques-coût des EC « négatifs » et risques de méconnaissance d’une affection organique (critères de ROME II + âge + signes d’alarme et/ou modification des symptômes) • Principal diagnostic différentiel « peu évident » et de prévalence > dans le SII = maladie coeliaque • EC « positifs » : tests de distension rectale/barostat électronique (au seuil de 40 mm Hg de P. de distension, sensibilité du test=95,5% et spécificité=71,8% pour diagnostic + de SII mais technique peu diffusée…)
SII BASES DU TRAITEMENT : • Effet placebo du médecin • Hygiène de vie • Diététique • Prise en charge psychologique • Médicaments
SII • Effet placebo du médecin 30 à 80 % Prendre le temps d’écouter Rassurer… Expliquer… Prise en charge au long cours (crises)
SII • Hygiène de vie • Manger à heures régulières, dans le calme, bien mâcher, éviter les gros repas, • Boire+++, entre les repas, pas gazeux, • Se présenter à heures régulières (pp), • Éviter de se retenir, prendre le temps, • Activité physique suffisante,
SII • Diététique • Régime « normal », équilibré • Pas de régime « type » (journal aliment.) • intolérances alimentaires>>vraies allergies • Les fibres : chez les constipés, à limiter chez les ballonnés, crues ? cuites ? • Intolérance au lactose : yaourts plutôt que lait, parfois laitages allégés !… • Efficacité variable…
SII • Prise en charge psychologique • Psychothérapie, • Relaxation, maîtrise du stress, • Hypnose
SII • médicaments • Les médicaments actuellement disponibles traitent les symptômes. • Antispasmodiques pour la douleur • Laxatifs pour la constipation • Adsorbants pour les gaz • Antidiarrhéiques pour la diarrhée • Antibiotiques pour l’entérite (phase aigüe ou phase chronique)
SII • Antispasmodiques : • Antispasmodiques anticholinergiques : • Non associés : prifinium (Riabal°) hyoscyamine = dérivé atropinique (Génatropine°) Dihexyvérine (Spasmodex°) • Associés à des anxiolytiques : chlordiazépoxide+clinidium bromure (Librax°) halopéridol+buzépide métiodure (Vésadol°)
SII • Antispasmodiques musculotropes : • Non associés : mébévérine (Colopriv°, Duspatalin°, Spasmopriv°) pinavérium bromure (Dicétel°) alvérine (Spasmavérine°) • Associés : siméticone+alvérine (Météospasmyl°) siméticone+phloroglucinol (Météoxane°) Papavérine+charbon (Acticarbine°)
SII • Autres antispasmodiques : • Certaines huiles aromatiques : huile de pippermint ? • Agonistes des récepteurs a2 (clonidine) • Modificateurs de la motricité intestinale : trimébutine (Débridat°, Transacalm°, Modulon°) trimébutine+sorbitol (Modulite°)
SII • Laxatifs • Laxatifs de lest • Laxatifs osmotiques • Laxatifs lubrifiants • Laxatifs stimulants • Pétistaltogènes intestinaux • Laxatifs par voie rectale
SII • Laxatifs de lest: • Fibres • Son : hémicellulose, cellulose, lignine, pectine (Fiberform°, Infibran°, Dososon°)
SII • Laxatifs de lest(2): • Mucilages : kaolin+gomme de sterculia (Karayal°) gomme de sterculia (Normacol°) psyllium+paraffine liquide (Parapsyllium°) ispaghul (Spagulax°) hémicellulose de psyllium (Transilane°) g. sterculia+antispasmodique (Normacol à la dipropyline°) méprobamate+kaolin+gomme sterculia (Kaologeais°)
SII • Laxatifs osmotiques : • sucres et polyols : lactulose (Duphalac°, Lactulose°, Mélaxose°, Transulose°) lactitol (Importal°) mannitol (Manicol°) sorbitol (Sorbitol Delalande°) • polyéthylèneglycol : macrogol 3350 et 4000 (Forlax°, Transipeg°, Movicol°)
SII • Laxatifs lubrifiants : huile de paraffine (Huile de paraffine Gilbert°, Lansoyl gelée°, Laxamalt°, Lubentyl°) huile de paraffine avec magnésie (Lubentyl à la magnésie°) • Laxatifs stimulants(irritants, à éviter!!!) : anthracéniques : aloès, bourdaine, cascara, séné (Boldoflorine°, dragées Fuca°, Herbesan°, Pursennide°, Péristaltine°, Sénokot°, Tamarine°, Modane°) bisacodyl (Contalax°, Dulcolax°) Docusate sodique (Jamylène°)
SII • Péristaltogènes intestinaux : Erythromycine ° : agoniste de la motiline (prokinétique) Mestinon°, Néostigmine° : en cas d’« atonie colique » • Laxatifs par voie rectale : Eductyl° suppo Glycérine° suppo Rectopanbiline°gel,Rectopanbiline° suppo,Dulcolax suppo gels rectaux (ou micro-lavements) : Microlax°, Norgalax° Normacol° lavement A éviter si fissure, poussée H, RCH
SII • Pansements intestinaux • Argiles et apparentés: attapulgite de Mormoiron activée (Actapulgite°) montmorillonite beidellitique (Bédélix°) diosmectite (Smecta°) • Silicones : diméticone (Polysilane Upsa°, Pepsane°) siméticone (Siligaz°) • polyvinyl polypyrrolidone(ppp) : Povidone (Bolinan°) gomme karaya+ppp (Polykaraya°)
SII • Charbons: • Non associés : charbon végétal activé (Arkogélules°, charbon de Belloc°, Carbophos, Formocarbine°) • Associés : avec papavérine (Acticarbine°) avec levure (Carbolevure°) avec diméticone (Carbosylane°)
SII • Ralentisseurs du transit • sans atropine: lopéramide (Imodium°, Lopéramide Gé) • avec atropine: diphénoxylate, atropine (Diarsed°) • analogues de la somatostatine
SII • Désinfectants intestinaux • Certains nitrofuranes : nifuroxazide (Ercéfuryl°, Panfurex°) nifurzide (Ricridène°) • Certains nitro 5-imidazolés : métronidazole (Flagyl°) tinidazole (Fasigyne°)
SII • Médicaments actuellement disponibles (2): • Anxiolytiques et antidépresseurspour les troubles psychoaffectifs et les conséquences du stress : • Antidépresseurs tricycliques à petites doses : imipraniques : clomipramine (Anafranil°), amitriptiline (Laroxyl°) • Inhibiteurs de la recapture de la sérotonine : fluoxétine (Prozac°), paroxétine (Déroxat°)
SII • Les nouveaux médicamentsont la prétention de traiter le SII dans son ensemble en agissant sur le concept de l’axe « cerveau-intestin » : • Agonistes opioïdes : fédotozine (récepteurs k) effet clinique démontré mais pas d’AMM…
SII • Agonistes-antagonistes sérotoninergiques :la sérotonine est un peptide qui joue un rôle majeur dans la physiologie de la sensibilité et de la motricité digestives, essentiellement en tant que neuromédiateur. • Antagonistes des récepteurs 5-HT3 de la sérotonine (« sétrons ») : alosétron1 cilansétron2(effets bénéfiques chez les femmes avec forme diarrhéique de SII, mais cas de colites ischémiques, non disponible en France) • Agonistes des récepteurs 5-HT4 : tégasérod3 (effets prokinétiques et antinociceptif ? Chez la femme en cas de constipation, pas d’AMM en Europe) 1 GSK, 2 Solvay, 3 Novartis
SII • Antagonistes des récepteurs des tachykinines(neuromédiateur de la transmission des messages nociceptifs) : études chez l’animal • Antagoniste des récepteurs du CRH (à suivre…)
SII • Vieux médicaments à avenir potentiel : Les probiotiques (Lactobacillus et Bifido bacterium) Ce sont des micro-organismes vivants qui, lorsqu’ils sont ingérés en quantité suffisante, exercent un effet positif sur la santé, au-delà des effets nutritionnels traditionnels. Il s’agit aussi bien de bactéries (divers lactobacilles et bifidobactéries, E. coli, E. fæcium) que de levures (Saccharomyces boulardii).
SII lactobacillus plantarum lactobacillus acidophilus (Lactéol°) bacillus bifidus lyophilisés (Lyo-bifidus°) saccharomyces boulardii (Ultra-levure°) lactobacillus casei (Bacilor°) oligofructose et inuline (prébiotiques)
Probiotiques disponibles en France = laits fermentés + laits infantiles (maternel)
SII CONCLUSIONS 1 • L’HV se rencontre chez la majorité des patients • Ses méthodes de mesure (stimulations par distensions rectales ou coliques) sont difficiles et encore mal codifiées (barostat : compliance) • L’HV pourrait être liée à une inflammation muqueuse intestinale, même minime ou passée (relations anatomiques et fonctionnelles étroites entre système nerveux entérique et système immunitaire muqueux)
SII CONCLUSIONS 2 • Le concept d’HV peut aider le clinicien à expliquer sa pathologie au patient et à lui faire accepter des thérapeutiques « inhabituelles » comme les antidépresseurs ou l’hypnose en cas de symptômes rebelles et invalidants • La sérotonine est un peptide qui joue un rôle majeur dans la physiologie de la sensibilité et de la motricité digestive (neuromédiateur) • Les substances agissant sur ses récepteurs, qui ont fait naître beaucoup d’espoirs, ont une efficacité discutée, une tolérance douteuse, à ce jour
SII CONCLUSIONS 3 • L’arsenal thérapeutique actuellement disponibleen France est grossièrement le même qu’il y a 20 ans… • Efficacité très variable, souvent transitoire • Association de plusieurs thérapeutiques • Pas de recette miracle, pas de « menu type », prescription « à la carte » : prise en charge individuelle, à long terme, écoute attentive, patient pris au sérieux mais rassuré car sans gravité !
SII CONCLUSIONS 4 • L’avenir : • Traitement des facteurs déclenchants : anxiété, stress, diététique • Traitement des facteurs prédisposants : hypersensibilité viscérale, hyperréflexie en particulier post-prandiale • TRAVAUX +++ BEAUCOUP A FAIRE !