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EGLISE DE LA MARTYRE. Diaporama de Jacky Questel. La Martyre : un nom curieux, pour un bourg ? Il y a deux explications (et peut-être qu'aucune n'est la bonne …)
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EGLISE DE LA MARTYRE Diaporama de Jacky Questel
La Martyre : un nom curieux, pour un bourg ? Il y a deux explications (et peut-être qu'aucune n'est la bonne…) 1) Le village doit peut-être ses noms breton et français à un événement qui y est survenu le 25 juin 874 : l'assassinat du roi Salomon de Bretagne qui avait trouvé refuge dans l'église (« Salomon se réfugia dans l'église d'un monastère où il fut pris et traité avec une sauvagerie inouïe. On lui arracha les yeux avec tant de violence qu'il en mourut dans la nuit »). C'est en effet l'église qui fut appelée "La Martyre" (Ar Merzher) en souvenir de cet événement pour avoir été profanée (Salaün étant le nom breton pour "Salomon"). Elle donna ce nom à tout le village. Quant au roi, il fut canonisé en 910 pour son martyre et pour ses vertus (Saint Salomon figure au Martyrologe de l'Église catholique sur le site du Vatican). Toutefois le lieu reste contesté, une autre tradition place à Plélauff (Côtes-d'Armor) le lieu de l'assassinat. 2) D'autres explications existent pour l'origine du nom de la paroisse : selon un témoignage des fabriciens de la paroisse datant de 1683, le nom rappellerait le souvenir de massacres commis par les Vikings lors des invasions normandes et dont le souvenir aurait été perpétué par un oratoire consacré à la Vierge et dénommé Ar Merzer Enfin, vous voilà au moins aussi renseignés que moi, grâce à Wikipedia !
Une entrée d'enclos paroissial spectaculaire. De tous ceux que nous avons vus, je ne me souviens d'aucun qui présente les larrons et la Pieta autour de la croix…
L’enclos paroissial, un des plus beaux du Léon, dont la construction s'est étalée entre le XIe siècle et le XVIIe siècle. Il a été classé par arrêté du 28 février 1916. Cet enclos s'ouvre par une porte triomphale gothique flamboyant du XVIe siècle, C'est également le plus ancien des grands enclos. Pour les profanes – dont j'étais il n'y a pas si longtemps, - je précise qu'un enclos est un espace paroissial clos (d'où son nom) par un mur, comprenant l'église, un calvaire, souvent un ossuaire, un espace plus ou moins grand appelé parfois "cimetière" et n'ayant rien à voir avec ce que l'on entend par ce mot.
Cette croix dominant l'entrée de l'en-clos est recto-verso. Ici, je pense qu'elle nous montre la résurrection.
L’apogée de la construction de ces enclos se situe entre le XVIe et le XVIIe siècle. Souvent qualifié d’art du peuple ou d’art paroissial, car à l’écart des grands centres urbains, c’est un art profondément enraciné dans la culture locale mais aussi très largement ouvert aux influences extérieures comme le sont les Bretons de cette époque. C’est dans le sud du Léon et dans le nord de la Cornouaille (Finistère) qu’on trouve les monuments les plus remarquables. L´âge d´or des enclos paroissiaux a coïncidé avec le développement très important du commerce maritime international breton. Les ports du monde entier étaient fréquentés par des navires de commerce breton, tant et si bien qu´au XVIe siècle et au début du XVIIe siècle le breton était la langue commerciale internationale presque au même titre que l´anglais maintenant. La navigation à voile utilisait beaucoup le lin et le chanvre (voile, toiles, vêtements, cor-dages), les régions qui cultivaient, tissaient et commercialisaient le lin ont donc connu une extraordinaire période de richesse, ce qui a permis la construction de nombreux enclos paroissiaux dans la zone de culture et de commerce du lin. L'enclos de La Martyre, cependant, est né du double fait qu'il s'agissait là d'un "lieu de mémoire" dédié à Salomon", et qu'il y avait là une foire de rayonnement international, attirant, jusqu'au XVII° siècle, des marchands même des Flandres, d'Angleterre et d'ail-leurs. La grande verrière du chœur ne s'inspire-t-elle pas d'une œuvre d'un graveur al-lemand, Jost de Necker, dont le verrier a reproduit fidèlement la signature ?
Les deux larrons. Remarquez la différence d'expression. Et l’un a un ange à son pied, l'autre un démon. Cela tient sans doute au fait que l'un maudissait Dieu, l'autre le priait.
Le porche a toujours beaucoup d'importance, par son volume et ses sculptures. Car là commence la catéchèse.
Et là nous attend une première surprise de taille : rien de moins que l'Ankou en personne ! (le diable, si vous préférez…). Il est armé de son dard qui personnifie la Mort, et brandit la tête d'un jeune homme. Cette sculpture (1619) provient de l'ossuaire voisin et en illustre la leçon, écrite en breton sur la sombre et belle façade Renaissance : "la mort, le jugement, l'enfer froid, quand l'homme y pense, il doit trembler."
Bien entendu, sous le porche, les douze apôtres, sagement alignés.
Il n'y en avait que six ? Évidemment : les autres étaient de l'autre côté !
Essayez d'imaginer la splendeur de ce porche, lorsqu'il était encore peint !
Décidément, le rappel de la condition mortelle de l'homme était omniprésent à l'entrée de cette église. Mais admirez la finesse des sculptures de la vasque…
Admirez le travail des poutres ! Minutie et précision de la sculpture, d'abord, mais aussi minutie de la peinture…
Dans le bas-côté nord, les fonts baptismaux retiennent l'attention. Ils sont de 1635. La cuve est abritée par un grand dôme hexagonal à lanternon, en bois polychromé, soutenu par six colonnes corinthiennes. Au mur, des traces des peintures d'origine. Je ne sais pas si un jour on pourra restituer toute sa splen-deur à cette église…
Encore deux bénitiers, de style bien différents, et chacun leur beauté.
Ce saint me semble bien être en double : une fois en toge courte, une fois en toge longue… Est-ce Saint Yves, avec sa barrette d'avocat ? Un document trouvé sur place dit : Plusieurs statues anciennes en kersanton et en bois polychrome : saint Jean-Baptiste –je n'ai pas l'impression qu'il soit dans nos photos), Saint Antoine ermite, Sainte Marguerite, Saint Laurent, Saint Marc, (le seul que j'ai identifié, grâce à son lion !) Saint Côme et Saint Damien, Sainte Barbe… Alors, essayez de vous y retrouver. Je vous offre ce jeu de piste, mais je n'ai pas la réponse !
Le Trésor de La Martyre comprend de très belles pièces : ce calice et cette patène en argent du XVII° siècle, por-tant les armoiries des donateurs, Guy de Brézal et son épouse.
Une croix de procession en ar-gent (1775-1781) par B. Febvrierorfèvre à Landerneau (Le Tre-hou.) Ostensoir en argent doré, 1758- 1763 M-G Noyer, Yve Jean Roussel, orfèvre à Brest (Ploudiry) Certains de ces objets proviennent des paroisses environnantes, dont vous avez les noms entre parenthèses.
Chefs-reliquaires de Saint Jean-Baptiste; Bois polychrome, XVI° siècle. (Ploudiry)
Chapelle-reliquaire de Saint Salomon. Argent repoussé, Fin XVI° siècle. Anonyme (La Martyre) Que Saint Salomon pardonne mes idées profanes, mais je raffole particulièrement de ce reliquaire, qui ressemble à une maison de poupée !
À l'extérieur, à l'angle de l'église présentant un pan coupé, cette curieuse cariatide-momie, que l'on dit unique en Bretagne.Mais reprenez le début de ce diaporama, et regardez la photo du fronton de gauche de l'entrée… Pas de momie, mais tout de même ce que je pourrais appeler une cariatide et un atlante, assez inusités !
Qui est-ce, à califourchon sur l'arête du toit, un tout petit bébé dans les bras ? Toujours à l'extérieur, cette statue, im-pressionnante dans son habit de mousse
Une dernière prière, une dernière photo, un dernier regard…En route pour découvrir un autre enclos !
Photos : Yvonne Documentation de sources diverses Texte : Jacky Musique : Bagad de Lan Bihoue - Kas Ha Barh Diaporama de JackyQuestel, ambassadrice de la Paix Jacky.questel@gmail.com http://jackydubearn.over-blog.com/ http://www.jackydubearn.fr/