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Contrôle technique des deux-roues : Pourquoi est-ce inutile et stupide ? 07/2012.
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Contrôle techniquedes deux-roues :Pourquoi est-ceinutile et stupide ?07/2012
L’Europe veut mettre en place un Contrôle Technique périodique unifié, pour les voitures comme pour les deux-roues gros cubes et dès 50 cm3. Il serait obligatoire 4 ans après l’achat neuf, puis après 2 ans, puis tous les ans, ainsi qu’en cas de vente ou de modification du véhicule. A première vue, cela peut sembler une bonne idée, mais ça ne résiste pas à l’analyse. Voici quelques éléments de réflexion à ce sujet…
Le Contrôle Techniquedéresponsabilise le conducteur. Le conducteur est responsable de l’état de son véhicule autant que de sa conduite. C’est à lui de s’assurer de son bon fonctionnement au quotidien. Décréter que le véhicule est sûr parce qu’il a reçu un tampon n’incite pas à le vérifier, au contraire.
Le Contrôle Technique désengagera encore plus les parents. C’est aux parents qu’il revient de contrôler régulièrement l’état du scooter de leurs ados, et de s’assurer qu’ils roulent avec un équipement adapté et une formation. Leur faire croire qu’un CT les en dispensera est dangereux pour les jeunes.
Le Contrôle Technique ne répond pas à l’usure des pièces. Il suffit d’une seconde à une ampoule de phare pour griller, et de quelques milliers de kilomètres pour user des pneus ou des plaquettes de frein. Il n’y a qu’à voir le nombre de voitures borgnes ou aux pneus lisses sur les routes… pourtant elles ont un CT.
Les deux-roues sont beaucoup mieux entretenus que les voitures. A moto la mécanique est visible, et la moindre usure est ressentie. La plupart des motards s’intéresse à leur machine et la surveille de près. Les autres se rendent très vite compte si quelque chose cloche sur leur deux-roues, et cela devrait faire partie de leur formation.
Les deux-roues sont plus souvent révisés. La fréquence de révision des motos est de 6000 à 10.000 kilomètres, certains scooters de 2000 kilomètres seulement. Même ceux qui roulent peu passent donc entre les mains d’un mécano chaque année, voire trois ou quatre fois par an pour les gros rouleurs.
Le Contrôle Technique donne une dangereuse illusion de sécurité. Il faut régulièrement contrôler soi-même son véhicule, inutile d’être mécanicien pour les vérifications de base qu’on apprend en passant le permis moto : pneus, plaquettes, éclairage, niveaux… Attendre un avis extérieur une fois par an est franchement contre-indiqué.
L’état du véhicule n’est pas un facteur d’accident à moto. D’après les chiffres des assureurs et du rapport européen MAIDS, une défaillance technique ne serait impliquée que dans 0,7% des accidents de deux-roues… en comptant les crevaisons. (Première cause d’accidents des deux-roues, à 70% : des automobilistes inattentifs.)
Un contrôle périodique ne fera rien contre le débridage. Il est très facile de débrider un deux-roues. Il sera tout aussi facile de le remettre en configuration d’origine le temps de passer le contrôle, et de le bricoler à nouveau ensuite. D’autres modifications sans rapport avec la sécurité risquent d’être dénoncées lors des CT : personnalisation esthétique, adaptation à un usage spécifique...
Les véhicules les plus dégradés ne seront pas concernés. Les scooters ou voitures en loques que l’on voit passer sans immatriculation ni éclairage, avec des pneus à plat et conduits sans casque, sont déjà hors-la-loi. Ce sont les utilisateurs responsables et respectant les règles qui seront pénalisés, pas les délinquants.
L’arsenal juridique est déjà suffisant pour retirer les véhicules dangereux de la circulation. Empiler des lois et des contraintes pour tous les usagers est inutile. Les forces de l’ordre ont déjà les outils nécessaires pour contrer les abus. Un véhicule non conforme peut être immobilisé pour le bruit, la pollution, un défaut d’éclairage, des pneus lisses…
Les motards ont souvent plusieurs deux-roues. Les motos sont des véhicules spécialisés et moins chers que les voitures, il n’est pas rare d’en avoir plusieurs en fonction des usages : un scooter pour la ville, une routière pour les voyages, une sportive pour le circuit, un trail pour les balades… sans oublier la voiture familiale ! Le coût et les contraintes d’un CT sont donc multipliés d’autant.
Les véhicules anciens sont nombreux et très particuliers. Il reste beaucoup de deux-roues anciens en circulation, cyclos et motos amoureusement restaurés et entretenus par des passionnés. Les normes d’utilisation et de contrôle actuelles leur sont totalement inadaptées, alors qu’ils ne posent pas de problème de sécurité.
Les deux-roues ont une durée de vie réduite. L’âge moyen du parc deux-roues est inférieur de moitié à celui des voitures. Le problème de vétusté se pose donc de façon très différente. D’ailleurs, les deux-roues n’ont jamais bénéficié de primes à la casse ni de bonus écologique…
Les petits deux-roues rurauxsont loin des centres de contrôle. Une majorité de scooters, de mobylettes, de solex, sont utilisés à la campagne, où les centres de CT sont rares. Leurs propriétaires devront parfois parcourir 100 kilomètres, à 30 ou 45 km/h, pour faire contrôler leur vélomoteur.
Les deux-roues en ont parfois trois. Outre les deux-roues, on trouve aussi les side-cars, les trikes, les Can-Am, autant de véhicules spéciaux qui ne rentrent ni sur les bancs de contrôle de voiture ni sur ceux de moto. Ils sont par ailleurs particulièrement peu impliqués dans les accidents.
Le Contrôle Technique n’est pas la seule solution pour rassurer un acheteur. Un contrôle lors de la vente du véhicule d’occasion peut être fait par l’acheteur lui-même, ou chez un garagiste de confiance. Cela ne justifie pas de pénaliser l’ensemble des conducteurs par un CT obligatoire.
Le Contrôle Technique peut endommager les véhicules. Les bancs de vitesse ou de freinage seraient néfastes pour les pneus. Plusieurs rapports dénoncent qu’en testant sans soin un véhicule, il peut être abîmé. Les motards n’aiment pas laisser manipuler leurs machines, surtout s’il s’agit de modèles capricieux ou anciens.
Le Contrôle Technique n’est pas justifié pour les voitures non plus. Le CT auto est un pur business, sans impact mesurable sur la sécurité routière, c’est prouvé par plusieurs études. Ce n’est pas parce que les 4-roues y sont soumis que les 2-roues doivent l’être. Surtout après 15 ans de test non concluant pour les voitures.
Il y a trop de centres de Contrôle Technique. Sentant le bon filon, les enseignes de CT se sont multipliées au-delà du raisonnable. Elles ont aussi à faire face au renouvellement du parc auto. Leur rentabilité est donc en baisse. Mais ce n’est pas aux usagers de la route de financer leur mauvaise gestion commerciale ou de leur créer artificiellement de nouveaux marchés.
Le Contrôle Technique n’offre aucune garantie. Les résultats d’un contrôle technique ne sont pas garantis. En cas d’accident lié à un point faussement contrôlé positif, voire à une défaillance causée par un mauvais contrôle, qui sera responsable ?
Le Contrôle Technique entraîne de nombreux abus. Contre-visites abusives, véhicules manipulés sans soin, contrôles bâclés, diagnostics fantômes en collusion avec des garages, verbalisations pour un retard de quelques jours… Ce n’est pas parce que les voitures les subissent que les deux-roues le doivent aussi, surtout tous les ans.
Le Contrôle Technique pénalise surtout les usagers les moins fortunés. Comme les restrictions de circulation basées sur l’âge du véhicule, un CT aux intervalles plus rapprochés concernera en premier ceux qui n’ont pas le budget pour changer régulièrement de voiture ou de moto.
Les véhicules les plus anciens, et donc les plus contrôlés, ne sont pas les plus dangereux.. En cas d’accident, la gravité des blessures peut être plus importante avec une vieille voiture : pas d’airbags, de renforts, d’habitacle déformable etc. Mais ce n’est PAS leur âge ou leur état initial qui cause l’accident. Et à moto, l’âge du véhicule n’entre pas du tout en ligne de compte. Comme toujours, ce sont les comportements qui font les accidents, pas les véhicules.
Les pays européen sans contrôle technique ont parfois de meilleurs résultats que ceux qui en ont un. Parmi les meilleurs élèves en matière de sécurité routière, notamment des deux-roues, les pays comme la Hollande ou la Finlande pour ne citer qu’eux, n’ont PAS de contrôle technique moto. D’autres études ont montré que l’introduction du CT à l’époque n’a pas apporté d’amélioration directe.
Vous en voulez encore ?On peut continuer longtemps… Le contrôle technique N’EST PAS UNE QUESTION DE SECURITE, il peut même avoir l’effet inverse.
C’est un racket et une occasion de verbalisation supplémentaire, comme si ça manquait.Motards, scootéristes, automobilistesne vous laissez pas faire.Parents, citoyens, ne vous laissez pas manipuler.
Vous seul êtes responsable de votre véhicule et de celui de vos enfants.N’attendez pas qu’on vous y oblige pour le surveiller régulièrement et faire les révisions préconisées.Ne cédez pas une nouvelle fois au chantage affectif au faux prétexte de sécurité routière.Les problèmes ne viennent PAS des véhiculesmais des comportements et du manque de formation.
Réfléchissez et faites réfléchir.Regroupez-vous, manifestez, ne vous laissez pas tondre…RESISTEZ ! www.uniondesusagersdelaroute.com