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La BIENTRAITANCE Approche psychosociale. CREAI Rhône-Alpes Patrick GREGOIRE 1. Un préalable Vous êtes bientraitants !. Une définition et une approche qui visent à éviter la culpabilité, la recherche de la faute la mis en cause des professionnels
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Afipaeim La BIENTRAITANCEApproche psychosociale CREAI Rhône-Alpes Patrick GREGOIRE 1
Un préalable Vous êtes bientraitants ! Afipaeim
Une définition et une approche qui visent àéviter • la culpabilité, la recherche de la faute • la mis en cause des professionnels • La focalisation sur les innombrables manques… Afipaeim
à renforcer • la capacité d’analyse des situations à risque accru de maltraitance • la responsabilité des acteurs • le sentiment de pouvoir agir • l’approche par l’organisation Afipaeim
Définitions • Conseil de l’Europe « La violence se caractérise par tout acte ou omission commis par une personne, s’il porte atteinte à la vie, à l’intégrité corporelle ou psychique, ou à la liberté d’une personne, ou compromet gravement le développement de sa personnalité et/ou nuit à sa sécurité financière». Afipaeim
Stanislav Tomkiewicz « Toute action commise dans et par une institution, ou toute absence d’action, qui cause à l’enfant une souffrance physique ou psychique inutile et/ou qui entrave son évolution ultérieure »
Ce qui fait bientraitance n’est pas donné une fois pour toutes, de tout temps et partout! • Ce qui était bientraitant ne l’est plus et ce qui l’est ne le sera pas! • L’éthique éducative, L’OBLIGATION c’est de garder en tension ce qui fait bientraitance. C‘est la recherche permanente d’un compromis acceptable et dynamique entre les acteurs concernés: usager, famille association, établissement, tutelle au regard de l’état des connaissances
Un travailleur d’ESAT vieillit (en même temps que son moniteur d’atelier, parfois) et le niveau de production et d’exigence se modifie logiquement. • Le fil est ténu entre le renoncement et des attentes exagérées, dépassées. • Nous sommes dans une situation à risque
Les représentations de ce qui est bientraitant/maltraitant sont propres à chacun et relatives. On supporte beaucoup de ceux qu’on aime… • Il est nécessaire de définir collectivement ce qui est acceptable/inacceptable en étant attentif à la banalisation de certains comportements des usagers et des professionnels
Deux points d’attention particuliers • Entre dans le champ de la violence institutionnelle tout ce qui donne prééminence aux intérêts de l’institution sur les intérêts des personnes accueillies • La bientraitance ce serait tout ce qui permet de réduire les effets d’une relation dissymétrique qui engendre dépendance, perte de l’estime de soi, dette impossible à payer…
Les sources de la maltraitance • Trois sources principales • L’ambivalence sociale • L’ambivalence individuelle • Les logiques institutionnelles C’est l’inscription, dans le fonctionnement des ESMS, des effets de ces trois dimensions qui produit les situations à risque de maltraitance
L’ambivalence sociale • Nos sociétés annoncent et tentent de mettre en œuvre l’exercice de la citoyenneté et la participation sociale pour les personnes en situation de handicap (Loi du 11 février 2005). • Malgré des progrès indéniables - scolarisation, accessibilité – les obstacles restent majeurs. • Ils sont structurels, partiellement indépassables… C’est l’hypothèse que je vais étayer…
Quand nous proposons des accompagnements nécessaires et adaptés dans les dispositifs spécialisés, quand nous accueillons un enfant déficient intellectuel dans un IME, un adulte handicapé psychique dans un FAM, dans le même mouvement, nous participons à la limitation de sa participation sociale. Nous lui proposons de rester sur le seuil, ni inclus, ni exclu.
Le dépistage de la trisomie 21 est un acquis, un progrès médical, et il ouvre au choix possible d’une interruption de grossesse, choix des parents de donner ou non naissance à un enfant handicapé. • Dans le même mouvement dont on comprend la pertinence, notre société indique que la vie d’un enfant trisomique vaut moins que celle d’un enfant sans handicap.
Les politiques eugénistes ne sont ni temporellement, ni géographiquement lointaines et la tentation d’éradiquer les situations de handicap n’est pas éteinte. • Elle a pris d’autres formes : qui découvrira le gène de l’autisme ? Avec quelles conséquences ?
On peut parfaitement comprendre le choix des parents d’un enfant sourd profond de lui faire bénéficier d’un implant cochléaire, progrès considérable qui permet de réduire, voire supprimer les retards de langage et des apprentissages. Ce faisant, nous atteignons une part de la condition humaine, une culture, une langue… Qu’adviendra t’il des parents qui feraient un choix contraire ?
Comment comprendre les résistances des ESMS à envisager sérieusement la pratique de la sexualité ? Il parait que cela évolue… On en parle. C’est sans doute parce qu’est difficilement pensable la reproduction des personnes en situation de handicap. Pour de bonnes raisons sans doute (incapacité de s’occuper d’un enfant…).
Mais peut-être aussi parce qu’on ne veut pas que cela se reproduise…
Nos sociétés ont dédié des moyens considérables, ont développé une vraie solidarité avec les personnes en situation de handicap. Elles en ont les moyens… Reste que les politiques publiques sont porteuses de l’ambivalence sociale.
Une illustration: les MDPH, principal interface entre deux mondes… Remplaçant les CDES et COTOREP, elles ont pour vocation: de réduire les durées de traitement de rendre les décisions plus transparentes de rencontrer et co évaluer (projet de vie) de réduire la fracture enfance/adulte
Qu’en est' il ? Chacun peut en juger. Il ne s’agit pas de mettre en cause la compétence et l’engagement des professionnels. Considérons un instant que ces dysfonctionnements sont structurels, symptomatiques de l’ambivalence sociale qui s’inscrit dans son fonctionnement comme dans celui des ESMS…
Pourquoi en serait-il ainsi ? • L’impossible respect du contrat social et de l’exercice de la responsabilité. Il ne peut se porter garant pour quelqu’un d’autre dans le champ social ni assumer ses responsabilitésLa collectivité dépend de la fiabilité de chacun de ses membres Filiation, responsabilité, échange social ??? • Rentabilité économique ???
L’ambivalence individuelle • Nous sommes, vous et moi, personnes généreuses, soucieuses du bien-être de l’autre, aimant notre prochain, lui voulant du bien, prêtes à donner notre temps, notre énergie, bienveillantes et si nous ne sommes pas toujours bienfaisantes, ce n’est pas de notre faute…C’est l’autre qui…
Nous sommes aussi, vous et moi, des êtres capables de souhaiter la destruction de l’autre, haineux, malveillants, égoïstes, parcimonieux de notre temps et de notre énergie… Admettons, un bref instant, que la violence est une composante indispensable à la survie… L’amour et la haine sont si proches… Nous sommes ambivalents…
Nous le sommes aussi, de façon particulière vis-à-vis des personnes que nous accompagnons, personnes handicapées. • Ils nous renvoient en effet ce qu’il nous est insupportable de reconnaitre en nous. Ce n’est pas la différence qui fait problème, c’est le semblable.
Nous vivons dans l’illusion, la représentation de l’autonomie. Nous sommes des êtres indépendants, libres, maîtres de notre destin ayant traversé avec succès les épreuves de la séparation… • Et patatras, la personne handicapée vient nous rappeler que nous avons été très dépendants, que nous le sommes encore pas mal, et que nous risquons de le devenir massivement…
Les logiques institutionnelles • Les ESMS n’échappent pas aux logiques institutionnelles. A titre d’exemple, trois tendances peuvent générer de la maltraitance. 1 L’institution a un penchant à être « totale », c’est-à-dire à s’occuper progressivement de tout dans tous les domaines de vie…
2 Les institutions sont paranoïaques. Elles ont tendance à considérer l’environnement comme hostile plutôt qu’une ressource 3 Les institutions sont clivées. C’est un constat. Educateurs/pédagogues, Foyer d’hébergement/ESAT, Groupe des bons/groupe des nuls…
Résister à ces tendances institutionnelles, en repérer et en réduire les effets, tel est l’objectif. Il est étroitement associé à la nécessité d’identifier les répercussions de l’ambivalence sociale et de l’ambivalence individuelle et d’en limiter les conséquences.