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Daniel Labaronne Université Montesquieu Bordeaux IV Roses Université Paris 1. Les enseignements de la privatisation dans les économies de l’Est en transition : retour sur quelques idées reçus . Université de Liège 14 décembre 2004 Séminaires de recherche en gestion. Premier type d’apport .
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Daniel Labaronne Université Montesquieu Bordeaux IV Roses Université Paris 1 Les enseignements de la privatisation dans les économies de l’Est en transition : retour sur quelques idées reçus Université de Liège 14 décembre 2004 Séminaires de recherche en gestion
Premier type d’apport Lenteurs de la privatisation surprise de la transition Hostilité des acteurs publics à l'égard de cette réforme. Politiques Bureaucrates Managers des entr.publiques Optimisation de leurs objectifs propres sous contraintes.
Politiques Revue d'Economie du Développement 1995 Les "politiques" vont instrumentaliser la privatisation (la retarder) en fonction de considérations électorales Aussi dans le but de conserver en leur faveur des prérogatives institutionnelles sur la gestion des firmes
Bureaucrates Revue d'Etude Comparative Est-Ouest 1997 Les bureaucrates vont s'opposer aux privatisations dans le but de conserver à leur profit des marges d'actions discrétionnaires sur les firmes publiques
Managers Revue d'Economie Politique 1998 Les managers des entreprises publiques vont ralentir le transfert des droits de propriété pour éviter tout risque d'éviction de leur fonction managériale
Politiques, bureaucrates, managers Les privatisations à l'Est, éditions Management et Société collection "L’actualité de la gestion" (collection dirigée par G.Charreau, P.Joffre et G.Kœnig), 1999
Deuxième type d’apport Critique des recommandations "standard", en matière de politique publique de privatisation La privatisation de masse était censée davantage que la méthode RES améliorer : Les pays qui ont opté pour la privatisation de masse (versus RES) se caractérisent souvent : Les performances des firmes Des performances micro-économiques des firmes médiocres (élevées) Revue Economique 2002.a Favoriser la croissance macro-économique Une croissance faible (forte) Economie Internationale, 2001 Limiter l'action des groupes de pression Une capture de l'Etat par des groupes de pression manifeste (moindre) Revue d'Etude Comparative Est-Ouest 2002.b Réduire la corruption Une corruption endémique (contenue) article dans I.Cucui et I. Stregaroiu 2003
Depuis 1990 L’organisation de la propriété des firmes a connu trois modifications principales Une transformation de la forme de la propriété Un changement de statut Une transformation de la structure de propriété Forme publique Entreprise étatique Etat propriétaire Entreprise individuelle Insider propriétaire Forme privée Entreprise managériale Outsider propriétaire Hypothèse théorique Hypothèse théorique Hypothèse théorique Forme privée > Forme publique Entreprise individuelle > Entreprise managériale Outsider > Insider
Forme privée > Forme publique Entreprise individuelle > Entreprise managériale Outsider > Insider Théorie de la propriété Modèle managérial de la firme Modèle contractualise Modèle standard de la firme Alchian et Demsetz [1972] Furubotn et Pejovich [1972] Baumol [1959) Marris [1964] Williamson [1964] Galbraith [1967] Coase [19 37) Williamson [1985] Fama et Jensen [1983] La propriété privée crée les incitations favorables à une meilleure allocation des ressources rares Séparation des fonctions Conflits d’intérêt Baisse d’efficacité des firmes managériales Modèle principal-agence Moyens de résoudre les conflits : contrôle et incitations
Privatisation et performance des firmes : les enseignements livrés par les tests empiriques Forme privée > Forme publique Travaux de première génération Un paradoxe au regard de la théorie de la propriété « Les observateurs ont été surpris par la capacité de réaction des managers publics » Aghion et Carlin [1996] «Il y a peu d'éléments qui prouve que les entreprises privées ont davantage été restructurées que les entreprises publiques » Carlin et al [ 1995]
Tentatives d’explications Le comportement des managers soucieux de se forger une réputation Le renforcement de la contrainte budgétaire engagé dès la transition Les contraintes de marché exercées par la libéralisation de l’activité
Critique des travaux de première génération L'impact positif des privatisations sur la restructuration des firmes exige un certain délai avant de pouvoir être observé. De nombreux biais Biais de séléctivité (surreprésentation des firmes publiques rentables) Biais d’endogénéité (firmes publiques restructurées avant d’être privatisées, problème de performances ex ante et ex post)
Travaux de seconde génération Forme privée > Forme publique Plus de 40 études Outsiders > Insiders Plus de 30 études Yit = i + Xit + Pit + it(1) Yit indicateur de performances de l'entreprise i à l'époque t Xit caractéristiques de l'entreprise i à l'époque t (taille, secteur d'activité) Pit réforme dont l'entreprise i à l'époque t a été l’objet (changement de forme, de structure, contrainte Budgétaire, libéralisation de l’activité) itterme erreur Biais de simultanéité (plusieurs facteurs dans P expliquent Y mais seul un facteur, la privatisation, est retenu) • Biais d’endogénéité (quand des éléments de P sont corrélés • avec des éléments de X qui affectent Y) • Effet cherry picking : la privatisation explique la performance ou l’inverse ? • Les performances passées attirent les outsidrers • Les insiders mieux informées sur les performances investissent
Travaux de seconde génération Forme privée > Forme publique Plus de 40 études Outsiders > Insiders Plus de 30 études Peu d’étude surmonte les biais évoqués Comment rendre compte de ce travail économétrique ? Djankov et Murrell [2000] construisent une "méta-analyse qui estime l’équation (1) en reprenant l’ensemble des résultats des études : résultat économétrique moyen «Le seul cas où les effets de la privatisation ne sont pas significativement positifs est le cas des pays de la Communauté des Etats Indépendants [...]. Les effets de la privatisation dans la CEI sont limités» (p.19-20 ). Les outsiders (fonds d'investissement, investisseurs étrangers) engagent davantage de restructuration et bénéficient de performances plus élevées que les insiders :
Toutefois, Djankov et Murrell constatent que les effets de la structure de propriété ne sont pas les mêmes selon les pays Les outsiders seraient des propriétaires relativement plus "efficaces" dans les PECO que dans les pays de la CEI Les insiders seraient relativement plus performants dans les pays de la CEI que dans les PECO En résumé il est difficile d'identifier, contrairement aux présupposés théoriques initiaux, une relation linaire et positive, entre la performance des firmes de l'Est et la forme (publique versus privée) ou la structure de leur propriété (insiders versusoutsiders).
Les bonnes performances des firmes créées ex-nihilo seraient un fait "stylisé" du processus de privatisation. Selon Havrylyshyn et McGettigan [1999] la différence d'efficacité des firmes de l'Est réside moins dans le statut public ou privé de leur propriété et davantage dans le fait que leur activité est antérieure ou postérieure à la transition Des biais Biais de survie (les entreprises les plus performantes restent) Biais de niche (les entreprises privées choisissent leur activité)
Tentatives d’interprétation des test économétriques Les résultats des tests contradictoires entre-eux pastoujours conformes aux attentes théoriques posent deux questions Statistique Théorique Ces résultats contradictoires sont-ils propres au cas des économies en transition ? Le modèle standard qui fonde les hypothèses testées offre-il le seul cadre pertinent ?
Question d’ordre statistique Forme de propriété et performance Structure de propriété et performance La Banque Mondiale et ses nombreux plans de privatisation Lawriswsky [1984] :les tests sont à la fois décevants et contradictoires Vining et Boardman [1992] 22 + sur 87 Charreau [1991] sur firmes fr échoue Dewenter et Malatesta [2001] Megginson et Netter [2001] ++ Holderness et Sheehan [1988], structures de propriété différentes performances similaires (US)
Question d’ordre théorique Modèle principal agent Théorie du gouvernement d’entreprise Privatisation Sachs [1990], Blanchard[1991],Frydman[1993] Compétition Kornaï[1990, 2001], Murell[1992,1995] Rôle du transfert des actifs sur le comportement des managers Rôle de la concurrence sur le comportement des managers Impact des facteurs concurrentiels qui délimitent les pouvoirs des managers pour les inciter à améliorer les performances des firmes
Le comportement des managers Managers "rouges“ incompetents Anciens managers restructurent si des incitations les incitent L’apport de capital humain nouveau facteur de performance des firmes (biais de simultanéité) De nombreuses études confirment cette hypothèse Avec outsider turnover plus fréquent et performances plus élevées /insiders Les performances jouent un rôle de signal sur les compétences des managers
La contrainte budgétaire (Kornaï [1990]) arrêt des subventions, restriction et sélection des crédits, limitation des arriérés de paiement fiscaux, sociaux, inter-entreprises De nombreuses études confirment cette hypothèse • Biais possibles troc et ne concerne que les entreprises privées
Compétition et performances Un double effet d'incitation et d'information(Hayek [1945], Leibenstein [1966]) La concurrence impose une discipline de marché". La concurrence offre de l'information sur la qualité de la gestion managériale Crée une structure d'incitations qui impose aux managers d'être x-efficaces Crée un cadre disciplinaire : surenchère ou faillite
Compétition et performances Une vingtaine d’études La pression concurrentielle Etrangère : taux de pénétration des importations ; nombre de firmes étrangères rivales. Domestique structure du marché national nombre et poids des entreprises concurrentes locales. Indicateurs de performance : croissance de la productivité totale des facteurs, de la productivité du travail ou du CA.
Compétition et performances Djankov et Murrell [2000] La pression de marché (étrangère ou domestique) Un impact positif sur l'amélioration de la productivité des firmes Dans les PECO Moins dans la CEI : La dimension de leur marché intérieur ; Leur relative fermeture aux échanges ; L'étendu de leur "protection "; La structure de leur appareil productif (activités extractives)
Compétition et performances Carlin et al [2001] Performance : le résultat d’un ensemble de facteurs Incitations managériales Renforcement de la contrainte budgétaire Intensification de la concurrence Changement de propriétaire problèmes de simultanéité
Compétition et performances Carlin et al [2001] l'impact de la compétition sur la restructuration des firmes de l'Est est non monotone Cet impact est plus important quand les firmes sont en situation "intermédiaire" de concurrence (1ou3) Illustration du modèle d'Aghion et Howitt [1998] (analyse Schumpétérienne) La concurrence est nécessaire pour l'innovation mais ne doit pas être trop vive pour ne pas déprimer les perspectives de profit et détourner les managers de l'innovation faute d'incitations suffisantes
Institutions et performance des firmes North [1990] Les préoccupations néo-institutionnelles s'imposent à la suite des résultats décevants des réformes S-L-P (Andreff [2002]) Etudes macro-économiques nombreuses Peu d’études micro (caractère "transversal" de l’environnement institutionnel) CEI : La faiblesse de ce dispositif = moins bonnes performances des firmes privatisées de la CEI, PECO : Le renforcement du dispositif institutionnel qui protège les droits des actionnaires = performances
Relation privatisation performance des firmes Relation compétition performance des firmes théorie du G.E qui met l'accent sur les facteurs délimitant l'espace discrétionnaire des managers Modèle principal agent Résultats ambigus des études qui testent les liens performance des firmes de l'Est et : Etudes qui testent les liens performances des firmes et privatisation mais aussi : leur forme (publique versus privée) la concurrence sur le marché des managers le renforcement de la contrainte budgétaire leur structure (outsiders versus insiders) l'intensification de la concurrence leur statut (managérial versus individuel) l'instauration d'institutions de marché efficaces
Cette approche par le gouvernement d'entreprise présente, à son tour, un caractère limité Le renforcement des mécanismes de gouvernement d'entreprise ne saurait, à lui seul, inciter les managers à améliorer les performances des firmes qu'ils dirigent la théorie de l'enracinement (Charreaux [1996]). Mise en place de stratégies de neutralisation des mécanismes disciplinaires de marché Enracinement et investissement idiosyncratique Shleifer et Vishny [1989]) Enracinement et cadre réglementaire Enracinement et contrôle de l'information (Stiglitz et Edlin [1995]) Enracinement et conseil d'administration Enracinement et contrôle des ressources (Ravid et Sudit [1994])