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Sociologie de la décision. Rechercher les effets pervers, non voulus, absurdes de nos décisions…. Exemple des biocarburants…. Accord USA – Brésil en mars 2006 (un OPEP de l’éthanol ?) importation massive d’éthanol (à partir de la canne à sucre) aux Etats-Unis.
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Sociologie de la décision Rechercher les effets pervers, non voulus, absurdes de nos décisions…
Exemple des biocarburants… • Accord USA – Brésil en mars 2006 (un OPEP de l’éthanol ?) importation massive d’éthanol (à partir de la canne à sucre) aux Etats-Unis. • Vivent les carburants verts ! • Mais…
Mais… • Augmentation considérable des zones plantées pour produire l’éthanol • diminution des espaces consacrés aux cultures vivrières • Consommation d’engrais et de pesticides • Augmentation des besoins en eau et d’énergie (transport, séchage, humidification) • D’où un risque de crises alimentaires locales, et flambée des prix sur certains produits (cf. la « crise de la tortilla » au Mexique en 2000) • D’où une baisse de la bio-diversité (le total des surfaces pour la production d’ethanol = la Suisse) • Et déboisement massif de la forêt amazonienne…
Comme le dit Fabien Feldman, ex-membre du Congrès et militant pro-éthanol : • « L’éthanol peut constituer une bonne façon de combattre le réchauffement climatique mais il faut s’assurer que nous ne créons pas, simultanément, un problème pire que celui que nous tentons de régler… »
Donc: attention aux effets pervers de nos décisions en apparence « éthiques » ou « responsables »… • Ou « inoffensifs »… • Ainsi de l’exemple que rapporte Herbert Simon, Prix Nobel d’économie, spécialiste des « Sciences de l’artificiel » et initiateur du concept de « rationalité limitée » (dans Administration et processus de décision, 1983) :
Les vieilles filles anglaises adorent les chats… • …et en possèdent beaucoup ; les chats mangent les souris ; celles-ci chassent les bourdons ; or, le bourdon est l’agent fécondateur du trèfle ; ce dernier, à cause des vieilles dames anglaises, disparaît… • Herbert Simon ajoute : « et chaque fois que le gouvernement légifère en donnant une prime au mariage, qu’il n’oublie pas qu’il va ainsi faire proliférer le trèfle dans les champs anglais… »
Autre exemple : celui des loups, longtemps pourchassés dans les lointaines terres de l’Abitibi canadien… • et que rapporte un auteur amérindien, Grew Owl, dans ses romans sur la trappe au Canada(Un Homme et des bêtes, 1937) : • N’ayant plus de prédateurs (les loups, pourchassés), les daims prolifèrent. Peu à peu, n’ayant plus à fuit devant les loups, leur musculature s’atrophie ; ils perdent en rapidité ; à leur tour, ils sont décimés par les chasseurs ; non rongés et effeuillés par ces daims ainsi en voie de disparition, les arbustes s’étendent, le fouillis de la forêt devient impénétrable ; les chasseurs ne s’y risquent plus, etc.
Et les castors ? Les jolis petits castors… • Autre exemple, sur ce même mode, celui des castors : en forte augmentation depuis qu’ils sont protégés par la législation canadienne, les castors multiplient les barrages le long des rivières du Nord ; dans ces retenues d’eau, le taux de méthylmercure augmente, produit par des bactéries qui transforment le mercure inorganique et le rendent assimilable par les organismes vivants – mais il est toxique ; d’où d’importantes concentrations dans la chaîne alimentaire, à partir des plantes, du zooplancton et des poissons…
Dernier exemple : faut-il réduire le nombre d’accidents (et d’accidenté(e)s de la route ? • Oui, assurément. • Oui ? • Car le volume des organes que les médecins peuvent greffer sur des malades qui en ont besoin a drastiquement chuté ! On manque désormais de cœurs frais…
Donc : il nous faut nous interroger, quand nous prenons certaines décisions…. • Sur leurs éventuelles conséquences, cachées, ou non immédiates. • En nous efforçant de contextualiser les problèmes que nous tentons de résoudre et de rechercher les « variables cachées », les « effets pervers » et les « relations complexes ». • Par exemple…
Des chercheurs (Centre d’économie de la Sorbonne – Université Paris 1) ont montré (mars 2007)… • Que plus les inégalités sociales sont fortes dans un pays donné, moins ce dernier consacre d’efforts en faveur de l’environnement… • Pour quelles raisons ?
Réponse : dans les systèmes démocratiques… • … les acteurs politiques (électeurs, groupes de pression, politiciens, etc.) agissent en fonction de la répartition des dépenses publiques. • Plus les inégalités sociales sont donc élevées, plus les dépenses publiques seront orientées (par le jeu de ces acteurs) vers des biens collectifs, utiles à la production de richesses et à la croissance : autoroutes, bâtiments industriels, aides à la création de micro-entreprises, etc. • Toutes mesures ayant de forts impacts sur l’environnement…