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La mort: un fait naturel ou un tabou ?

La mort: un fait naturel ou un tabou ?. De la mort « apprivoisée » à la mort interdite. La mort a toujours intrigué, tout comme la vie d’ailleurs La mort différencie l’espèce humaine de l’animal parce que l’homme a conscience de sa propre mort tout au long de sa vie Mais

katelyn
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La mort: un fait naturel ou un tabou ?

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Presentation Transcript


  1. La mort: un fait naturel ou un tabou ? De la mort « apprivoisée » à la mort interdite.

  2. La mort a toujours intrigué, tout comme la vie d’ailleurs La mort différencie l’espèce humaine de l’animal parce que l’homme a conscience de sa propre mort tout au long de sa vie Mais l’attitude de l’homme par rapport à la mort a évolué avec le temps

  3. • Évolution des attitudes de l’homme face à la mort (Philippe Ariès) 1. La mort familière ou “apprivoisée” 2. La mort de soi 3. La mort de toi 4. La mort interdite

  4. Les attitudes face à la mort 1. La mort apprivoisée Dans la première moitié du Moyen Âge, les hommes étaient conscients de leur propre finitude et sentaient arriver la mort L’angoisse de la mort était surtout de ne pas avoir été prévenu A subitanea et improvisa morte, libera nos, Domine. L’homme se préparait à mourir et attendait la mort Cérémonie de la mort

  5. Les attitudes face à la mort « Il sent que son temps est fini » La chanson de Roland

  6. Les attitudes face à la mort «Je ne puis retenir ma vie plus longtemps»Tristan et Iseult

  7. La cérémonie autour du mort • La mort était une cérémonie organisée par le mort lui-même regroupant des proches, des parents, des compagnons d’armes, des personnages religieux, des enfants… • La cérémonie était publique, sans dramatisation • La mort était à la fois familière, proche et atténuée, indifférente, reflétant la conception collective de la destinée de l’homme

  8. Le rapprochement des morts et des vivants • Dans l’antiquité chrétienne et païenne, les morts étaient enterrés à l’écart des vivants • Au Moyen Âge, les chrétiens demandèrent à être enterrés près des églises, pour bénéficier d’une protection • Les cimetières devinrent également des lieux d’asile et de refuge et furent même habités, avant qu’apparaissent les premiers signes d’intolérance et les interdictions (1231, 1405)

  9. 2. La mort de soi • De nouveaux phénomènes introduisent, à l’intérieur de la vieille idée du destin collectif de l’espèce, le souci de la particularité de chaque individu • la représentation du Jugement Dernier, à la fin des temps • le déplacement du Jugement à la fin de chaque vie, au moment ponctuel de la mort • les thèmes macabreset l’intérêt porté aux images de la décomposition des corps • le retour à l’épigraphie funéraire

  10. Dans les cimetières, changements affectant les sépultures • Vers le Ve s, les inscriptions funéraires avaient disparu des sépultures qui étaient devenues anonymes • Les épitaphes et les inscriptions funéraires réapparaissent au XIIe s et se multiplient jusqu’au XVIIe s • Cette évolution traduit la volonté d’individualiser la sépulture du défunt, pas tant pour marquer l’endroit exact où est le corps, mais pour rappeler l’identité du défunt Ainsi, une relation s’est établie entre la mort de chacun et la conscience qu’il prenait de son individualité

  11. 3. La mort de toi • À partir du XVIe siècle, les thèmes de la mort se chargent de sens érotique • (Eros et Thanatos) • Comme l’acte sexuel, la mort est vue comme une transgression qui arrache • l’homme à sa vie quotidienne • La mort devient une rupture, dans le sens où elle remet en cause • La mort dévient admirable par sa beauté • À partir du XVIIIe s, l’homme des sociétés occidentales tend à donner à la mort un sens nouveau. Il l’exalte et la dramatise. • MAIS • Il est déjà moins occupé de sa propre mort et la mort romantique, réthorique est d’abord la mort de l’autre

  12. Évolution de l’attitudes des proches • Jadis figurants passifs, les proches adoptent une attitude nouvelle: ils pleurent, prient, gesticulent. L’expression de la douleur des survivants est due à une intolérance nouvelle à la séparation. Mais ce n’est pas seulement au chevet de l’agonisant ou au souvenir des disparus qu’on est troublé. La seule idée de la mort émeut. • Au XIXe s, le deuil devient excessif, témoignant de la difficile acceptation de la mort de l’autre

  13. Le culte des cimetières • • A partir de la seconde moitié du XVIIIe s, le souhait est de se rendre au lieu exact où est enterré le défunt • Les visites de cimetières permettent de maintenir le souvenir du défunt et, en quelque sorte, de l’immortaliser

  14. 4. La mort interdite A partir de la seconde moitié du XIXe s, la mort, jusque là familière, n’est plus la bienvenue. Elle devient progressivement honteuse, tabou, interdite. L’entourage du mourant a tendance à lui cacher la gravité de son état et l’issue prochaine (pour épargner le malade, par manque de courage d’aborder le sujet avec le mourant) Il importe avant tout que la société, les amis, les collègues, les enfants s’aperçoivent le moins possible que la mort a passé. Les manifestations apparentes du deuil sont condamnées et disparaissent. Une peine trop visible n’inspire pas la pitié mais une répugnance. Il devient inconvenant d’exprimer sa peine en public

  15. La science contre la mort • Entre 1930 et 1950, la mort qui survenait dans la plupart des cas au domicile, se déplace à l’hôpital, dans la solitude • •Cela coïncide avec les progrès de la médecine (découverte • d’agents infectieux, des antibiotiques, progrès de la chirurgie • et de l’anesthésie, radiographie, …) • Le progrès médical a fait chuter la mortalité et a fait espérer que la mort serait vaincue

  16. Evolution des rites mortuaires • • Le corps disparaît du cercle familial • • Disparition des rites mortuaires au domicile (par exemple, les veillées mortuaires) • La toilette mortuaire: de nos jours, elle est rarement réalisée par la famille; • le plus souvent, elle revient aux personnels soignants, ou aux personnels des • chambres funéraires • • Le corps est déposé dans une chambre funéraire où la famille pourra se • recueillir • • Disparition des marques et rites de deuil

  17. Le tabou de la mort • La mort fait peur, la sienne et celle des autres • Cette peur de la mort est utilisée à des fins de prévention (prévention routière) Le tabou de la mort a remplacé le tabou du sexe

  18. Conclusion Essayons maintenant, en guise de conclusion, de comprendre le sens général des changements que nous avons repérés et analysés. Nous avons d'abord rencontré un sentiment très ancien et très durable, et très massif, de familiarité avec la mort, sans peur ni désespoir, à mi-chemin entre la résignation passive et la confiance mystique. Par la mort, plus encore que par les autres temps forts de l'existence, le Destin se révèle, et le mourant alors l'accepte dans une cérémonie publique dont le rite est fixé par l'usage. La cérémonie de la mort est alors au moins aussi importante que celle des funérailles et du deuil. La mort est reconnaissance par chacun d'un Destin où sa propre personnalité n'est pas anéantie, certes, mais est endormie – requies […] Cette attitude devant la mort exprimait l'abandon au Destin et l'indifférence aux formes trop particulières et diverses de l'individualité. Elle a duré autant que la familiarité avec la mort et avec les morts, au moins jusqu'au romantisme. Mais chez les litterati, dans les classes supérieures, elle a été subtilement modifiée, tout en conservant ses caractères coutumiers. La mort a cessé d'être oubli d'un soi vigoureux, mais sans conscience, d'être acceptation d'un Destin formidable, mais sans discernement. Elle est devenue le lieu où les particularités propres à chaque vie, à chaque biographie, apparaissent au grand jour de la conscience claire, où tout est pesé, compté, écrit, où tout peut être changé, perdu ou sauvé. Dans ce second Moyen Age, du XIIe au XIVe siècle, où ont été mises en place les bases de ce qui deviendra la civilisation moderne, un sentiment plus personnel et plus intérieur de la mort, de la mort de soi, a traduit l'attachement violent aux choses de la vie, et aussi - c'est le sens de l'iconographie macabre du XIVe siècle - le sentiment amer de l'échec, confondu avec la mortalité : une passion d'être, une inquiétude de ne pas être assez. A l'époque moderne, la mort, malgré la continuité apparente des thèmes et des rites, a fait question, et elle s'est furtivement éloignée du monde des choses les plus familières. Dans l'imaginaire elle s'est alliée à l'érotisme pour exprimer la rupture de l'ordre habituel. Dans la religion elle a signifié, plus qu'au Moyen Age (qui a donné pourtant naissance au genre), mépris du monde et image du néant. Dans la famille, même quand on croyait à la survie et à une survie plus réaliste, vraie transposition de la vie dans l'éternité, la mort a été la séparation inadmise, la mort de l'autre, de l'aimé. Ainsi la mort peu à peu prenait une autre figure, plus lointaine et pourtant plus dramatique et plus tendue - la mort parfois exaltée (la mort belle de Lamartine), bientôt contestée (la mort laide de Mme Bovary). Au XIXe siècle, elle paraissait partout présente : convois d'enterrements, vêtements de deuil, extension des cimetières et de leur surface, visites et pèlerinages aux tombeaux, culte du souvenir. Mais cette pompe ne cachait-elle pas le relâchement des anciennes familiarités, les seules vraiment enracinées? En tout cas, cet éloquent décor de la mort a basculé à notre époque, et la mort est devenue l'innommable. Tout se passe désormais comme si, ni toi ni ceux qui me sont chers, nous n'étions plus mortels. Techniquement, nous admettons que nous pouvons mourir, nous prenons des assurances sur la vie pour préserver les nôtres de la misère. Mais, vraiment, au fond de nous-mêmes, nous nous sentons non mortels. Philippe Ariès, Essais sur l’histoire de la Mort en Occident

  19. CLXXIV Roland sent que la mort le prend tout entier, qu’elle lui descend de la tête sur le coeur. Il est allé en courant sous un pin, il s’est couché sur l’herbe verte, face contre terre, il met sous lui son épée et son olifant, il tourne la tête du côté de la gent païenne; il a fait cela parce qu’il veut véritablement que Charles et tous les siens disent qu’il est mort en vainqueur, le noble comte. Il proclame ses fautes, se frappant la poitrine à petits coups répétés, pour ses péchés il tend vers Dieu son gant. CLXXV Roland sent que son temps est fini. Il est sur un sommet aigu, le visage tourné vers l’Espagne, d’une main il se frappe la poitrine: «Dieu, mea culpa à ta miséricorde, pour mes péchés, les grands et les petits, que j’ai commis depuis l’heure de ma naissance jusqu’à ce jour où je suis ici frappé à mort!» Il a tendu vers Dieu son gant droit. Les anges du ciel descendent vers lui. 1 , 2 , 3 ; 4 . 5 ,

  20. La représentation du Jugement Dernier, à la fin des temps À partir du XIIe s, on juge chaque homme selon le bilan de sa vie, et on inscrit les bonnes et les mauvaises actions sur un livre que l’homme présente au juge du dernier jourTympan de Sainte-Foy de Conques (XIe-XII e s.)

  21. • Des êtres surnaturels envahissent la chambre du mourant au lit, entouré des assistants, parents, amis, …• Ce qui symbolise une mise à l’épreuve du mourant par Dieu, qui observe la réaction de l’homme qui verra défiler sa vie entière. Il sera tenté :– par le désespoir de ses fautes– par la vaine gloire de ses bonnes actions– par l’amour passionné des choses et des êtres Dans la chambre du mourant

  22. La danse macabre, fresque attribuée à Giacomo Borlone, 1485

  23. L'Épitaphe Villon ou " Ballade des pendus " • Frères humains, qui après nous vivez,N'ayez les coeurs contre nous endurcis,Car, si pitié de nous pauvres avez,Dieu en aura plus tôt de vous mercis.Vous nous voyez ci attachés, cinq, six :Quant à la chair, que trop avons nourrie,Elle est piéça dévorée et pourrie,Et nous, les os, devenons cendre et poudre. De notre mal personne ne s'en rie ;Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !Se frères vous clamons, pas n'en devezAvoir dédain, quoique fûmes occisPar justice. Toutefois, vous savezQue tous hommes n'ont pas bon sens rassis.Excusez-nous, puisque sommes transis,Envers le fils de la Vierge Marie,Que sa grâce ne soit pour nous tarie,Nous préservant de l'infernale foudre.Nous sommes morts, âme ne nous harie,Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !La pluie nous a débués et lavés,Et le soleil desséchés et noircis.Pies, corbeaux nous ont les yeux cavés,Et arraché la barbe et les sourcils.Jamais nul temps nous ne sommes assisPuis çà, puis là, comme le vent varie,A son plaisir sans cesser nous charrie,Plus becquetés d'oiseaux que dés à coudre. Ne soyez donc de notre confrérie ;Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !Prince Jésus, qui sur tous a maistrie,Garde qu'Enfer n'ait de nous seigneurie :A lui n'ayons que faire ne que soudre.Hommes, ici n'a point de moquerie ;Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !

  24. Gian Lorenzo Bernini, Extase de Sainte Thérèse (1647-1652), chapelle Cornaro de Santa Maria Della Vittoria à Rome. « Quand le Bernin représente l’union mystique de Sainte Thérèse et de Dieu, il rapproche incosciemment les images de l’agonie et celles de la transe amoureuse » Philippe Ariès

  25. Demain, dès l'aube... Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombeUn bouquet de houx vert et de bruyère en fleur. Victor Hugo, Les Contemplations (1856)

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