1 / 19

Le sujet

Le sujet. Problème : le sujet n’est-il qu’une convention linguistique ou est-il une réalité ? . I- Un terme équivoque 1-sujet grammatical et sujet métaphysique

phyliss
Download Presentation

Le sujet

An Image/Link below is provided (as is) to download presentation Download Policy: Content on the Website is provided to you AS IS for your information and personal use and may not be sold / licensed / shared on other websites without getting consent from its author. Content is provided to you AS IS for your information and personal use only. Download presentation by click this link. While downloading, if for some reason you are not able to download a presentation, the publisher may have deleted the file from their server. During download, if you can't get a presentation, the file might be deleted by the publisher.

E N D

Presentation Transcript


  1. Le sujet Problème : le sujet n’est-il qu’une convention linguistique ou est-il une réalité ?

  2. I- Un terme équivoque 1-sujet grammatical et sujet métaphysique • le sujet grammatical : fonction grammaticale essentielle à la phrase verbale. Ce dont on parle et à propos de quoi on dit quelque chose, par l’intermédiaire d’un verbe. 1/ « Le troupeau broute paisiblement » 2/ « la grâce de cette femme m'a séduit »  3/ « Batman aime Robin »

  3. • Pourtant, ce n’est pas parce qu’il y a un sujet grammatical qu’il y a un sujet réel qui lui correspond (de même pour les substantifs). Certaines reformulations sont moins ambigûes et plus fidèles à la réalité. 3’/« dans la fiction de Bob Kane et Bill Finger, Batman aime Robin » 1’/« les moutons attroupés broutent paisiblement » 2’/« cette femme, parce qu’elle est gracieuse, m’a séduit »

  4. L'univers ne semble pas être composé de choses telles que Batman, la beauté, les ensembles. mais plutôt des objets physiques, êtres vivants, animaux, personnes, leurs propriétés et relations. (Aristote)

  5. Métaphysique (ou ontologie) : partie de la philo qui s’occupe de déterminer les classes les plus générales d’êtres, ou les distinctions les plus générales (Aristote) “A curious thing about the ontological problem is its simplicity. It can be put in three Anglo-Saxon monosyllables: ‘What is there?’ “ (Quine)

  6. Aristote : on appelle sujet ou substance les êtres qui répondent aux conditions suivantes : • ils sont "individués" (= que l'on peut désigner, et compter) « ce français » ≠     « le français moyen »; « la ruralité » → on distingue ainsi les substances ≠ les abstractions • ils sont « séparés » des autres choses auxquelles ils sont liés « ce vêtement » ≠ « cette taille » (ce format, …) → on distingue les sujets ≠ les propriétés des sujets • cohésion de ses éléments constituants → on distingue ainsi les sujets ≠ les ensembles, collections, …

  7. La langue peut nous induire en erreur, en véhiculant certaines illusions L’analyse logique et philosophique peut préserver des illusions, en nous montrant où sont les sujets réels, métaphysiques : les substances.

  8. 3- le sujet au sens de la subjectivité • a-la notion moderne • Depuis le 17ème s, un usage spécifique du mot sujet en philo (repris ensuite dans les sciences humaines) s'appliquant seulement aux personnes. • Le sujet désigne alors plus particulièrement un être • - capable d’actions intentionnelles • capable de conscience, de conscience de soi, = conditions nécessaires et suffisantes • pour être un sujet. • - d'autres opérations et états mentaux (réflexion, désir…) • John Locke

  9. b-traits grammaticaux • La subjectivité est exprimée par l'emploi du pronom personnel en première personne : "je vais à paris », « c’est monmanteau » → marque la réflexivité (auto-désignation, renforcée par la forme « moi-même ») et la conscience de soi • 2ème et 3ème personnes peuvent désigner le(s) sujet(s) dans la mesure où eux aussi peuvent s'exprimer à la première personne.  •Le pronom a été substantivé : le moi La personne humaine serait avant tout un moi ou un soi

  10. la personne = le sujet = le moi = la conscience Descartes Pascal hegel Locke Kant Husserl Freud ?

  11. II- La querelle du sujet 1-le problème 1/« Le ciel tonne. - Qui tonne ? » Question absurde pour nous. ≠ croyance populaire grecque : Zeus Phénomène proche d’une action humaine produite par un sujet puissant et immortel. Aujourd’hui, nous savons que éclair = ensemble de réactions électriques produites dans l’atmosphère. → pas de sujet derrière le phénomène.

  12. 2/« Mina m’a rendu sa dissertation » - Qui m’a rendu cette dissertation ? - Mina » actions humaines ≠ simple fait naturel, sans responsable : → quelqu’un agit un acteur un agent responsable de l’action accomplie en vue d’un but souvent conscient → un sujet : l’acteur/auteur conscient et responsable

  13. Mais y a-t-il vraiment un sujet responsable des actions qu’on lui impute ? Ne sommes-nous pas dans la situation de ces grecs ? ?

  14. Exemple contemporain de remise en cause de la notion de sujet : progrès en neurosciences. On découvre les processus neuronaux à l’œuvre dans la prise de décision (par ex). Un nombre indéfini de réactions organiques et/ou physico-chimique est mobilisé dans une action humaine.

  15. • Expressions quasi ordinaire : « c’est mon cerveau qui rêve » «  Il y a des situations où votre cerveau sait que vous vous êtes trompé mais vous ne le savez pas » (Lucie Charles, doctorante en neurosciences) Qui est responsable de mes actions ? L’ensemble de ces processus physico-chimiques ? Dans ce cas, en suis-je encore responsable ? L’idée qu’il y a un sujet responsable de cette action est-elle une illusion ? Un préjugé utile à la vie pratique et au fonctionnement de la société , mais faux ? Si le sujet est bien acteur et auteur de ces actions, comment doit-on le concevoir ?

  16. 2-deux antithèses 2 thèses radicales, radicalement opposées :

  17. Descartes / Nietzsche. « Nos volontés sont de deux sortes. Car les unes sont des actions de l'âme qui se terminent en l'âme même, comme lorsque nous voulons aimer Dieu ou généralement appliquer notre pensée à quelque objet qui n'est point matériel. Les autres sont des actions qui se terminent en notre corps, comme lorsque de cela seul que nous avons la volonté de nous promener, il suit que nos jambes se remuent et que nous marchons. » Descartes, Les passions de l’âme, art. 18 De sorte qu’après y avoir bien pensé et avoir soigneusement examiné toutes choses, enfin il faut conclure, et tenir pour constant que cette proposition : je suis, j’existe, est nécessairement vraie, toutes les fois que je la prononce ou que je la conçois en mon esprit. (…)     Mais que suis-je donc ? Une chose qui pense. Qu'est-ce qu'une chose qui pense ? C'est bien une chose qui doute, qui connaît, qui affirme, qui nie, qui veut, qui ne veut pas, qui imagine aussi, et qui sent. Descartes,Méditations métaphysiques, 1641, Seconde méditation

  18. Descartes / Nietzsche. Dans ce célèbre cogito il y a : 1° quelque chose pense ; 2° je crois que c'est moi qui pense ; 3° mais en admettant même que ce deuxième point soit incertain, étant matière de croyance, le premier point : quelque chose pense, contient également une croyance, celle que "penser" soit une activité à laquelle il faille imaginer un sujet, ne fût-ce que "quelque chose" ; et l'ergo sum ne signifie rien de plus [...] Faisons donc abstraction de ce "quelque chose" problématique et disons cogitatur, pour constater un état de fait sans y mêler d'articles de foi [...] Nietzsche, La Volonté de Puissance, Livre I, Si j'analyse le processus exprimé dans cette phrase : " je pense", j'obtiens des séries d'affirmations téméraires qu'il est difficile et peut-être impossible de justifier. Par exemple, que c'est moi qui pense, qu'il faut absolument que quelque chose pense, que la pensée est le résultat de l'activité d'un être connu comme cause, qu'il y a un "je", enfin qu'on a établi d'avance ce qu'il faut entendre par penser, et que je sais ce que c'est que penser. Car si je n'avais pas tranché la question par avance, et pour mon compte, comment pourrais-je jurer qu'il ne s'agit pas plutôt d'un "vouloir", d'un "sentir" ? Bref, ce "je pense" (…) n'a certainement pour moi aucune valeur de certitude immédiate. Au lieu de cette certitude immédiate à laquelle le vulgaire peut croire, le philosophe, pour sa part, ne reçoit qu'une poignée de problèmes métaphysiques, qui peuvent se formuler ainsi : où suis-je allé chercher ma notion de "penser" ? Pourquoi dois-je croire encore à la cause et à l'effet ? Qu'est-ce qui me donne le droit de parler d'un "je", et d'un "je" qui soit cause, et, pour comble, cause de la pensée ? Nietzsche,Par-delà le bien et le mal, 1886, § 16 « Rien n'est plus illusoire que ce "monde interne" que nous observons à l'aide de ce fameux "sens interne". » Nietzsche, La Volonté de Puissance, I, §95

  19. Qui a raison ? Si aucun d’entre eux n’a raison, quelle conception plus pertinente du sujet pourrions-nous construire ? Nous passerons à l’épreuve ces conceptions en traitant les sujets suivants : - L’esprit est-il une entité immatérielle ou est-il matériel ? - Peut-on tout savoir de soi, par la conscience ? - (peut-on ne plus être soi ?) - Avons-nous un libre-arbitre ?

More Related