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De la détection de changement à l’analyse du mouvement

De la détection de changement à l’analyse du mouvement. Applications en télésurveillance et navigation autonome. Antoine MANZANERA – ENSTA/LEI. Applications et enjeux (1). Compression et Indexation. Surveillance de zone. (University of Surrey). Applications et enjeux (2).

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De la détection de changement à l’analyse du mouvement

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  1. De la détection de changement à l’analyse du mouvement Applications en télésurveillance et navigation autonome Antoine MANZANERA – ENSTA/LEI

  2. Applications et enjeux (1) Compression et Indexation Surveillance de zone (University of Surrey)

  3. Applications et enjeux (2) Navigation robotique Mouvement fluide (Ecole des Mines / CMM) Poursuite automatique

  4. Modèle non rigide structure Modèle rigide forme vitesse position nombre taille Champ de déplacement Carte binaire mobile/fixe paramètres de mise en correspondance Calculs bas niveau alarme Quelle information extraire ? Niveau conceptuel Quantité d’information

  5. ESTIMATION DETECTION POURSUITE Objectif : identifier dans chaque image les pixels appartenant à des objets mobiles Objectif : calculer le mouvement apparent (vitesse instantanée) de chaque pixel Objectif : apparier certaines structures spatiales pour chaque couple d’images. • Certaine continuité temporelle • Mouvement de la caméra nul ou très simple. • Continuité temporelle • Plutôt « traiter après » • Discontinuité temporelle • Plutôt « traiter avant » Chapitre 1 Chapitre 2 Chapitre 3 Détection – Estimation – Poursuite

  6. 1 MOUVEMENT Détection PLAN DU CHAPITRE • Introduction du problème • Observation & différenciation • Régularisation spatiotemporelle

  7. Y = 0 pas de mvt Idéalement : Y > 0 mvt Introduction du problème BUT : Associer à chaque pixel de I une étiquette binaire [fixe,mobile]… 0 1 …en fonction des changements temporels de I(x,y,t). Quelles variations temporelles ? Y(x,y,t) = | I(x,y,t) – I(x,y,t-1) | Y(x,y,t) = | I(x,y,t) – Iref(x,y,t) |

  8. ! CONTRAINTES (1) Camera fixe (2) Eclairement constant (1)’ Camera bougeant lentement (2)’ Variation d’éclairement basse fréquence ! DIFFICULTES (1) Bruits de capteur (acquisition + numérisation) (2) Zones homogènes (Dluminance < t) 0 seuil t > 0 Contraintes et difficultés (1)’’ Camera mobile avec mouvement compensé (Cf Chap. 2) (2)’’ Intensité lumineuse variable avec mise à l’échelle de l’histogramme ou même

  9. Détection : méthode générique (1) Calcul du changement temporel On calcule, pour chaque pixel, une ou plusieurs statistiques temporelles des niveaux de gris, ainsi que l’écart par rapport à ces statistiques. It Yt Êt (2) Régularisation spatiotemporelle On agrège spatialement les résultats de changement temporel afin d’obtenir des objets réguliers. Et (3) Sélection des objets On sélectionne les régions obtenues en fonction de critères morphologiques ou cinématiques.

  10. Changement par gradient temporel Ici l’observation correspond à une estimation du gradient temporel, discrétisé par une différence finie. Y(x,y,t) = | I(x,y,t) – I(x,y,t-1) | • Avantages : • simplicité de calcul • grande adaptation aux variations de conditions de la scène • Inconvénients : • problème de l’ouverture Si Yt > S, alors Êt = 1 sinon Êt = 0 Yt It

  11. Changement par gradient temporel Problème de la détermination du seuil S Yt It Êt (S=3) Êt (S=9)

  12. Estimation de fond statique Ici l’observation correspond à un écart entre la valeur courante et la valeur de référence de la scène (le « fond » statique). Y(x,y,t) = | I(x,y,t) – Iref(x,y,t) | Le fond statique correspond à la valeur habituelle du fond, il est généralement calculé sous la forme d’une moyenne... • Moyenne arithmétique sur les n dernières images : Très coûteux car nécessite de conserver en permanence n images consécutives en mémoire... • Moyenne récursive (filtre exponentiel) : Nécessite seulement la moyenne et l’image courante... a, 0<a<1 est le paramètre d’oubli, (1/a a la dimension du temps) Si Yt > S, alors Êt = 1 sinon Êt = 0

  13. Moyenne récursive • Avantages : • réduction drastique du problème de l’ouverture • Inconvénients : • adaptation aux changements de conditions plus délicat • Changement d’illumination (graduel, soudain,...) • Mouvements parasites • Mouvements de la caméra • Changement de la nature du fond Comportement de la moyenne récursive au cours du temps pour 1 pixel donné (200 trames) correspondant au passage d’un objet mobile.

  14. Moyenne récursive a = 0.125 a = 0.0625 It Mt Mt ...et pour un instant t fixé. Yt Yt

  15. Moyenne récursive Pour des durées importantes, on retrouve le problème de l’ouverture, critique pour les mouvements radiaux : Par ailleurs, la détermination du seuil demeure critique…

  16. Estimation gaussienne Y(x,y,t) = | I(x,y,t) – Iref(x,y,t) | En chaque pixel, le niveau de gris est modélisé comme un signal aléatoire gaussien, qu’on peut entièrement caractériser par sa moyenne Mt et sa variance Vt. L’hypothèse gaussienne permet en outre d’adapter le seuil de binarisation à un nombre moyen de fausses alarmes. Si Yt > N.√Vt, alors Êt = 1 sinon Êt = 0 Wren et al 1997

  17. Estimation multi-gaussienne Adapté aux fonds multimodaux (rivières, écrans, drapeaux,...) Pour tout i  {0,..,K} : Pour chaque pixel, on calcule K modes i  {0,..,K}, qui sont partitionnés en « fond » F ou « non fond » NF. probabilité d’occurence Pour tout i  {0,..,K} : P(i) Si alors sinon V(i) Stauffer et Grimson 1999 niveau de gris 0 255 M(i)

  18. Estimation Sigma-Delta Si Mt < It alors Mt = Mt + 1; Si Mt > It alors Mt = Mt - 1; (1) (2) Yt = | It – Mt |; Si Vt < K.Dt alors Vt = Vt + 1; Si Vt > K.Dt alors Vt = Vt - 1; (3) Si Yt> Vtalors Dt = 1; sinon Dt = 0; (4) Comportement de la moyenne S-D au cours du temps pour 1 pixel donné (200 trames) correspondant au passage d’un objet mobile.

  19. Estimation Sigma-Delta It Mt Yt =|Mt – It| Vt (N = 2,normalisée) Êt

  20. Estimation Sigma-Delta • Jeu d’instruction utile extrêmement réduit : Comparaison – Incrément – Différence Système de détection à base de rétine artificielle baseé sur l’estimation S-D • Moyenne S-D converge vers la médiane temporelle : plus robuste. • Extensible aux fonds complexes en adaptant les fréquence/phase des estimateurs S-D. Manzanera et Richefeu 2004

  21. Sigma-Delta : rebouclage

  22. Morphologie oublieuse mt = aIt + (1-a)MIN(mt-1,It) Mt = aIt + (1-a)MAX(Mt-1,It) Dt = Mt - mt Comportement des opérateurs de morphologie oublieuse au cours du temps pour 1 pixel donné (200 trames) correspondant au passage d’un objet mobile.

  23. Morphologie oublieuse It Mt mt Le gradient morphologique oublieux Yt correspond à l’estimation récursive de l’amplitude de variation du niveau de gris dans les 1/a dernières trames. Cet opérateur est particulièrement adapté aux mouvements de faible amplitude (petits objets, lents). Yt = Mt – mt Richefeu et Manzanera 2004

  24. Régularisation spatiotemporelle • Objectif : Exploiter les corrélations spatiales et temporelles entre pixels voisins – Obtenir des résultats plus réguliers. • La régularisation spatiotemporelle utilise le résultat binaire de la détection temporelle Êt, ainsi que la valeur de « l’observation » Yt, pour calculer une étiquette régularisée Et. • FILTRAGE MORPHOLOGIQUE : • Souvent, la régularisation spatiotemporelle se réduit à l’application de filtres morphologiques binaires, qui calculent Et à partir de Êt, éventuellement de Êt-1, voire Êt+1. • Filtres alternés séquentiels. • Filtres majoritaires. • Filtres connexes. • REGULARISATION MARKOVIENNE : • Basée sur un modèle probabiliste, calcule Et à partir de Yt, en utilisant un algorithme de relaxation initialisé par Êt.

  25. MODELISATION PROBABILISTE La solution est la réalisation la plus probable d’un certain phénomène aléatoire 3 questions : • Comment construire ce phénomène aléatoire ? → MODELISATION • Comment obtenir des réalisations de ce phénomène → SIMULATION • Comment obtenir la réalisation la plus probable ? → OPTIMISATION Régularisation markovienne Régularisation de problème mal posé Injection de connaissances a priori sur les données du problème

  26. Notations : Pour ω W, Xw : S → V réalisation d’un champ aléatoire. Pour s  S, Xs : Ws → V variable aléatoire au pixel s. V = {0,1} ({fixe,mobile}) S = Z3 ou Z2×N (espace-temps discret) Dans notre contexte de détection : Propriétés du modèle Ens. des sites (pixels) Un champ aléatoire X sur S à valeur dans V est défini par : X : W→ VS Ens. des valeurs (niveaux de gris) Univers probabiliste

  27. Topologie sur S  Système de voisinage V V : S → P (S) tq, qq soit (s,r)  S2, s V (s) s V(r)  r V(s) Ex: 8-connexité spatiale 2-connexité temporelle y t 6-connexité x Topologie et système de voisinage La donnée d’une topologie sur S détermine les relations de dépendances entre les variables aléatoires Xs

  28. La densité de probabilité de X est une mesure de Gibbs P(X = x) = e-U(x) / Z avec Z = Se–U(y), et U(x) = S Vc(x) C est l’ensemble des cliques (sous-graphes complets) de V Vc(x) est une fonction dite potentiel qui ne dépend que des valeurs {xs}sc c C y VS Champs de Markov X : W→ VS est un champ de Markov relativement au système de voisinage V ssi, pour tout s S, P(Xs = xs / Xr = xr ; r  s) = P(Xs = xs / Xr = xr ; r  V (s)) Théorème de Hammersley-Clifford J. Besag 1974 • On peut décrire un modèle de champ de Markov dans une topologie donnée en spécifiant les potentiels attachés à chaque clique. • La donnée de la fonctionnelle d’énergie U permet de « prévoir » le comportement du champ aléatoire puisque la réalisation est d’autant plus probable que l’énergie est faible.

  29. bs bf avec (Modèle de Potts) bs Y bs bp avec bs Modèle pour la détection de mouvement Um(x) : énergie du modèle Ua(y,x) : énergie d’attache aux données

  30. Modélisation : et : On suppose : Avec: a = moyenne de Y ; s2 = variance de Y (caractère markovien de X) (modèle de bruit liant X et Y) L’énergie du modèle exprime une hypothèse de régularité. L’énergie d’adéquation assure un lien significatif entre le résultat de l’étiquetage et les données d’entrée. Alors : avec P.Bouthémy P.Lalande 1993 Critère bayesien du Maximum A Posteriori Sémantique du modèle

  31. Principe : Construire une suite de champs aléatoires (Xn) nN, telle que Pour tout x VS, lim P(Xn = x) = P(x) avec P(x) = e -U(x) / Z n → + Pour cela, on va construire une chaîne de Markov qui converge en loi vers P : Une suite (Xn)n est une chaîne de Markov (d’ordre 1) ssi : P(Xn+1 = xn+1 / Xi = xi ; i  n) = P(Xn+1 = xn+1 / Xn = xn) Simulation et chaînes de Markov But : une fois le modèle défini, on souhaite générer des réalisations (échantillons) de ce modèle

  32. Simulation Exemple : les deux algorithmes suivants… Algorithme de Metropolis Echantillonneur de Gibbs Soit X0 = x0 un état initial quelconque. Pour n  0, faire : Soit X0 = x0 un état initial quelconque. 1. Tirer un pixel s au hasard (Loi uniforme sur S). Pour n  0, faire : 2. Tirer une étiquette e au hasard (Loi uniforme sur V). 1. Tirer un pixel s au hasard (Loi uniforme sur S). On note : 2. Calculer les probabilités conditionnelles : 3. Calculer la différence : Si DU < 0, alors : 3. Effectuer un tirage de Xn+1 en fonction de cette loi. avec une probabilité e - DU sinon : avec une probabilité 1 - e - DU S. Geman & D. Geman 1984 N. Metropolis 1953 …produisent des chaînes de Markov qui converge en loi vers la mesure de Gibbs d’énergie U. J.L.Marroquín 1985

  33. 1er cas : RELAXATION DETERMINISTE Supposons qu’on soit capable d’obtenir un état initial X0 = x0 qui constitue une instance crédible (= une réalisation pas trop improbable) du modèle de Gibbs qu’on a construit. Dans ce cas : SIMULATION MODELISATION OPTIMISATION Ex: ICM (Iterated Conditional Mode), avec x0 = seuillage de y Optimisation But : Nous avons vu comment produire des échantillons de la loi qu’on a modélisée. On souhaite à présent obtenir la réalisation la plus probable.

  34. Soit X0 = x0. Relaxation { Balayer l’ens.des pixels s S, et pour tout s : { pour chaque valeur e V, on note xe tel que xe(r) = x(r) si rs et xe(s) = e. on prend : x(s) = arg min U(xe). } } eV ICM ALGORITHME ICM Yt-1 Yt Yt+1 Êt-1 Êt Êt+1 ICM ICM ICM Et+1 Et-1 Et Algorithme de détection

  35. ICM : résultats • Algorithme complètement déterministe, s’apparente à une descente de gradient. • Converge vers le premier minimum local de U rencontré. • Correct si l’initialisation n’est pas trop loin du minimum global. I T X MeuLab.avi MeuObs.avi Meudon3.avi

  36. U ICM ICM et optimisation L’algorithme ICM correspond à une descente de gradient local : Un algorithme de descente de gradient appliqué à une fonction U converge vers le premier minimum global rencontré en aval de l’initialisation. Ce minimum n’est le minimum global de la fonction U que si U est convexe :

  37. Mesure de Gibbs d’énergie U et de température T : P(X=x) = exp(-U(x)/T) ZT avec ZT = S exp(-U(y)/T) y VS Recuit simulé 2d cas : RELAXATION STOCHASTIQUE On passe par une étape de simulation, qui contient du tirage aléatoire. Problème : on a obtenu une convergence en loi, mais comment faire converger les réalisations ?

  38. T  0  T 8 Recuit simulé PROPRIETE : 1 – Lorsque T → +, la mesure de Gibbs d’énergie U et de température T tend vers la probabilité uniforme sur VS. 1 – Lorsque T → 0, la mesure de Gibbs d’énergie U et de température T tend vers la probabilité uniforme sur l’ensemble {m1,…,mn} des minima de U. 1 (1) T  +∞ : card VS (1) (1) T  0 : quand T  0 : (2) (où mi est un minimum de U )

  39. Recuit simulé : résultats Application : algorithme de Metropolis en faisant décroître T vers 0. Inconvénient majeur : coût de calcul énorme. Mis en œuvre sur architectures parallèles… I T X KarlLab.avi KarlObs.avi Karlsruhe2.avi

  40. U U ICM Recuit simulé Recuit simulé et optimisation Par rapport à la descente de gradient, le principe de l’algorithme de recuit simulé est de pouvoir sortir de « puits » de minima locaux en permettant aléatoirement une augmentation de l’énergie, d’autant plus grande que la température est élevée :

  41. Convergences Recuit simulé ICM

  42. GNC et espaces d’échelle 3ème cas : RELAXATION DETERMINISTE GNC (Graduated Non Convexity) Principe : modéliser le problème par une hiérarchie de modèle de Gibbs {UZ}Z Par exemple, une hiérarchie de modèle de Gibbs peut être induite par une multi-résolution spatiotemporelle de la séquence d’images :

  43. U2 U1 U0 U Û GNC ICM Enveloppe convexe GNC et optimisation 3ème cas : RELAXATION DETERMINISTE GNC (Graduated Non Convexity) Principe : modéliser le problème par une hiérarchie de modèle de Gibbs {UZ}Z A.Blake & A.Zisserman 1987

  44. Conclusion Chapitre 1 • CALCUL DU CHANGEMENT TEMPOREL • Gradient temporel • Fond statique • Moyenne récursive • Mélange de gaussiennes • Estimation S-D • Morphologie oublieuse • REGULARISATION SPATIOTEMPORELLE • Filtrage morphologique • Relaxation markovienne • ICM • Recuit simulé • Modèles de Gibbs hiérarchiques

  45. Bibliographie Chapitre 1 • C. Wren et al 1997 « Pfinder: real-time tracking of the human body »IEEE Trans on Pattern Analysis and Machine Intelligence 19-7 pp 780-785 • C. Stauffer & W.E.L. Grimson 2000 « Learning patterns of activity using real-time tracking »IEEE Trans on Pattern Analysis and Machine Intelligence 22-8 pp 747-757 • A. Manzanera & J. Richefeu 2006 « A new motion detection algorithm based on S-D estimation »Pattern Recognition letters à paraître • P.Bouthémy & P.Lalande 1993 « Recovering of moving object in an image sequence using local spatiotemporal contextual information »Optical engineering 32-6 1205-1212 • S. Geman & D. Geman 1984 « Stochastic relaxation, Gibbs distributions and the Bayesian restoration of images »IEEE Transactions on Pattern Analysis and Machine Intelligence 6-6 721-741 • J.L.Marroquín 1985 « Probabilistic solution of inverse problems »PhD Thesis, MIT • A.Blake & A.Zisserman 1987 « Visual reconstruction » MIT Press

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