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Prise en charge de gays séropositifs au Cameroun. L’expérience d’Alternatives-Cameroun Dr Steave Nemande Paris, 6 décembre 2007. Epidémiologie du VIH au Cameroun.
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Prise en charge de gays séropositifs au Cameroun L’expérience d’Alternatives-Cameroun Dr Steave Nemande Paris, 6 décembre 2007.
Epidémiologie du VIH au Cameroun • Rapport ONUSIDA et OMS publié en novembre 2006 : 39.5 millions de personnes vivent avec le VIH/SIDA dans le monde. Parmi ces personnes, 24.7 millions vivent en Afrique subsaharienne ; 4.3 millions de nouvelles infections sont enregistrées par an dont 2.8 millions en Afrique subsaharienne. • Au Cameroun, le dernier rapport de l’Enquête Démographique de Santé de 2004 fait état de 5.5% de prévalence chez les individus âgés de 15 à 47 ans. Ce qui représente près d’un million de personnes séropositives.
La prise en charge du VIH au Cameroun • plan national de lutte contre le SIDA pour les années 2000-2005, puis pour les années 2006-2010. • décentralisation de la prise en charge du VIH/SIDA : CTA, CTAff, UPEC créés au niveau des districts • Gratuité : traitement antirétroviral, prophylaxie au Cotrimoxazole traitement de la tuberculose • 28 403 soit 37,1% des PVVIH éligibles ont reçu un traitement antirétroviral en Déc. 2006
Paysage associatif • Associations de lutte contre le Sida : premières existent depuis le début des années 90 (ex : SWAA) • Associations de personnes vivant avec le VIH qui sont aujourd’hui les plus nombreuses : SUNAIDS, AFSUPES, AFASO, ACTLUCS • REDS, 3SH • Associations de défense des Droits de l’Homme menant des activités de lutte contre le VIH: ALTERNATIVES-CAMEROUN
Alternatives-Cameroun • ALTERNATIVES-CAMEROUN est l’Association pour la Liberté, la Tolérance, l’Expression et le Respect de personnes de NATure indigente ou Victimes d’Exclusion Sociale. • Elle a été fondée en 2006 à l’initiative de jeunes camerounais soucieux de la situation des droits humains au Cameroun, en particulier de ceux des personnes qui aiment les personnes de même sexe.
Alternatives-Cameroun • Notre vision est de former une société camerounaise valorisée et forte, démocratique et tolérante, revendicatrice des droits individuels, sociaux ou économiques, dynamique et auto-promotrice. Tout ceci, rassemblé autour de nouveaux repères identitaires.
Notre mission • lutter pour le respect des droits humains, notamment les droits à l’accès aux services médicaux, à l’information, à la formation et à l’éducation des personnes vulnérables ou victimes de discrimination (les minorités sexuelles) ; • représenter les catégories discriminées efficacement aussi bien sur la scène nationale qu’internationale, afin de sensibiliser l’opinion publique sur les problématiques relatives à leurs conditions ;
représenter les catégories discriminées efficacement aussi bien sur la scène nationale qu’internationale, afin de sensibiliser l’opinion publique sur les problématiques relatives à leurs conditions ; • collecter de l’information et du matériel sur les problématiques concernant les catégories de personnes concernées et les rendre accessibles au grand public ; • rassembler toutes les personnes de bonne volonté, sans distinction de race, de sexe, d’orientation sexuelle et d’ethnie, pour rechercher des solutions aux problèmes des personnes vulnérables ou victimes de toutes formes de discrimination ;
Populations bénéficiaires • aider les personnes exclues à réintégrer un milieu affectif et / ou professionnel, et contribuer ainsi à leur réinsertion sociale. • Nos activités s’adressent à toutes personnes victimes de discrimination, plus spécifiquement aux personnes discriminées sur la base de leur orientation sexuelle.
Nos activités • santé • prévention des IST, de l’infection par le VIH, et de l’hépatite B ; • dépistage volontaire et anonyme du VIH ; • consultations médicales, notamment pour le suivi médical des IST et de l’infection par le VIH ;
psychosocial • soutien matériel ; • soutien psychologique ; • juridique • observatoire des droits humains ; • soutien juridique ; • causeries éducatives sur le droit ; • plaidoyer national et international • recherche de partenariat ; • recherche de fonds ; • participation à des conférences, des programmes ou des réseaux internationaux ;
Pourquoi le faisons-nous? • Facteur de vulnérabilité biologique : • Rapport par voie anale présente plus de risque d’exposition au VIH qu’un rapport par voie vaginale • Les pratiques sexuelles les plus courantes chez les homosexuels en Afrique sont : la pénétration péni-anale, péni-buccale, péni-vaginale • risque plus élevé d’infection +++
Données épidémiologiques • Au Sénégal, une étude menée dans cinq zones urbaines (Dakar, Kaolack, Mbour, Saint-Louis et Thiès) a mis en évidence une prévalence de 22% pour le VIH chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes (Wade et al., 2005) alors que la prévalence nationale est de moins de 1% ; la plupart (94%) ont déclaré par ailleurs avoir des rapports sexuels avec des femmes aussi
Des recherches menées dans trois prisons de Nsawan et d’Accra au Ghana (Adjei AA et al., 2006) ont mis en évidence un taux de prévalence élevé pour le VIH parmi les détenus (19%) et les membres du personnel carcéral (8,5%) qui ont pris part à l’étude • Etude « Are you on the market? » (Scott Geibel et al., 2007) a permis d’enrôler 739 professionnels masculins de sexe à Mombasa, Kenya
Au Cameroun, l’expérience d’Alternatives-Cameroun confirme cette tendance : une campagne de dépistage organisée par l’association révèle 18.42% - chiffre trois fois supérieur à la prévalence nationale. • Toutes ces études ont permis de prouver qu’il y a urgence de mettre sur pied des programmes de lutte contre le VIH auprès des MSM, et que cette question est une question de santé publique.
Ceci d’autant plus que les MSM/MLM manquent d’information sur les risques courus face au VIH et de matériel de prévention adéquat à leurs pratiques (préservatif, gel lubrifiant, digues dentaires etc.) • En Afrique francophone subsaharienne, seul le Sénégal a un programme national de lutte contre le VIH auprès des MSM / MLM.
Le contexte social • le tabou qui entoure encore la sexualité en général, et l’homosexualité en particulier ; il n’existe pas de programme d’éducation sexuelle dans les lycées et collèges ; en lieu et place il existe un programme d’éducation à la reproduction ; • les sentiments anti-homosexuels, homophobes et lesbophobes qui résultent de l’ignorance de la question homosexuelle (Gueboguo, 2006) et des amalgames alimentés par les propos d’une certaine presse ;
la condamnation et le rejet des personnes lesbiennes et homosexuelles par la majorité des courants religieux, notamment l’église catholique gréco-romaine (confère le discours homophobe de Mgr Tonye Bakot le 25 décembre 2005 urbi et ourbi ).
Le contexte légal • 38 pays d’Afrique pénalisent les pratiques homosexuelles. • Au Cameroun, selon le Code Pénal (Loi No. 65-LF-24 du 12 novembre 1965 et Loi No. 67-LF-1 du 12 juin 1967), Art. 347 bis – Homosexualité, “Est punie d’un emprisonnement de six mois à cinq ans et d’une amende de 20.000 à 200.000 francs toute personne qui a des rapports sexuels avec une personne de son sexe.” (Cf. Enquête juridique internationale, Association Internationale Lesbienne et Gay (ILGA) – Cameroun.)
De ce fait, la sexualité entre personnes du même sexe est le plus souvent vécue de manière cachée, et cela donne lieu à différentes stratégies de camouflage ou « cursus multiples ». • Les gays sont « forcés » à prendre des risques : faire des rencontres dans des lieux où préservatifs et lubrifiants ne sont pas disponibles, adopter des tactiques de camouflage (copinage, mariage etc.), multipartenariats féminin/ masculin
Déclaration Universelle des DH • L’article 12 prévoit que « nul ne sera l'objet d'immixtions arbitraires dans sa vie privée, sa famille, son domicile ou sa correspondance, ni d'atteintes à son honneur et à sa réputation. Toute personne a droit à la protection de la loi contre de telles immixtions ou de telles atteintes ».
Selon l’Article 1 de cette Déclaration, « Tous les êtres humains sont nés libres, égaux en termes de dignité et de droits ». • La même Déclaration reconnaît en son Article 3 que « Tout le monde a droit à la vie, la liberté et la sécurité de sa personne ». • Desmond Tutu, prix Nobel de la paix : « C'est une perversion si vous me dites que quelqu'un choisit d'être homosexuel... Il faut être fou pour choisir un mode de vie qui vous expose à tant de haine. C'est comme dire que vous choisissez d'être noir dans une société infectée par le racisme. »