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STRUCTURATION ET RENFORCEMENT DES CAPACITÉS DES GROUPES DE FEMMES AU SUD. ASSOCIATION des MECANICIENNES DU FASO. Plan de la communication. I. Présentation de Mme Zongo / Yameogo Joséphine présidente de l’association des mécaniciennes du Faso (A M F) II. Formation au CFIAM
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STRUCTURATION ET RENFORCEMENT DESCAPACITÉS DES GROUPES DE FEMMES AU SUD ASSOCIATION des MECANICIENNES DU FASO
Plan de la communication I. Présentation de Mme Zongo / Yameogo Joséphine présidente de l’association des mécaniciennesdu Faso (A M F) II. Formation au CFIAM III – Création d’un atelier IV- Difficultés 4.1. Le site de l’atelier 4.2. La mentalité et les préjugés 4.3. La vie au foyer 4.4. Moyen financier V. Création de l’Association VI. Financement de l’AMF VII. Participation à des formations VIII. Perspectives
I. Présentation de Mme Zongo / Yameogo Joséphine présidente de l’association des mécaniciennesdu Faso (A M F) Après l’obtention du Brevet d’Etudes du Premier Cycle (BEPC) , et le service national de développement (SND) , j’ai passé les concours de la fonction publique mais la chance ne m’a pas souri . J’enseignais dans une école primaire privée où je percevais un salaire dérisoire et irrégulier. J’ai entendu parler du Centre Féminin d’Initiation et d’Apprentissage aux Métiers (CFIAM) et je m’y suis inscrite pour suivre la formation en Janvier 1997.
II. Formation au CFIAM. Le CFIAM est le centre créé par l’Association Tout pour Tous – Yennega (ATTOUS-Yennega). Ce centre forme les filles et les jeunes femmes dans les métiers autrefois réservés aux hommes. Les filières qui y sont enseignées sont : Mécanique engins à deux (2) roues, coupe couture, Electricité automobile, Electronique, Tôlerie Peinture Carrosserie. J’ai choisi la filière « Mécanique Engin à deux (2) roues ». La formation a duré deux (2) ans (Janvier 1997 à Décembre 1999). Pendant cette formation, j’ai effectué un stage de quatre mois à la Société Industrielle du Faso (SIFA) à Bobo Dioulasso (ville qui est située à 360 km de la capitale du Burkina Faso : Ouagadougou). La SIFA fait le montage des engins à deux (2) roues. J’ai aussi effectué des stages chez les mécaniciens de la place à Bobo Dioulasso, à Koudougou (ville où est situé le siège de ATTous-Yennega).
III – Création d’un atelier A la fin de la formation, j’ai ouvert mon atelier de « Mécanique Engin à deux (2) roues » à OUAGADOUGOU. Dans cet atelier nous faisons le diagnostic des pannes des engins, l’entretien et la réparation des engins à deux roues; le conseil aux clients ; la vente des pièces de rechange. Cela a été possible grâce au CFIAM qui a octroyé des microcrédits et un minimum de matériels à ses finissantes désirant travailler à leur propre compte.
4.1. Le site de l’atelier Le site est le problème majeur que toutes les finissantes du CFIAM ont rencontré. Beaucoup de gens ne veulent pas donner leur espace à louer pour l’installation d’un atelier de mécanique (surtout la mécanique exercée par une femme). Certains acceptent mais à un coût très élevé pour un débutant. Cela a fait que certaines finissantes ont abandonné la mécanique. Certaines personnes réclament leur espace au moment où ton activité commence à marcher. C’était mon cas.
4.2. Les mentalités et préjugés Après mon installation, j’ai invité un grand frère qui s’est occupé de mes études pour qu’il vienne bénir mon atelier. A son arrivée, ce fut la déception. Selon lui, après ma formation, je devrais travailler soit dans une usine de montage de motos comme d’autres finissantes, soit dans des grands garages bien développés et percevoir un salaire mensuel. Il dit : si je savais qu’après ta formation, tu allais te retrouver au bord d’une rue pour faire la mécanique, j’aurai dû te laisser te marier au village ». Mais moi, je visais le contraire «relever un défi, être comme les mécaniciens hommes au bord d’une voie, exercer un métier de l’homme! ». La femme a les mêmes compétences, la même intelligence que l’homme car pour moi, ce n’est pas le sexe qui travaille. Mes promotionnaires de classe se moquaient de moi. Des clients ne me faisaient pas confiance. Des mécaniciens créaient des pannes pour me tester afin de savoir de quoi je suis capable. C’est après leur satisfaction qu’ils reviennent me raconter.
4.3. La vie au foyer En tant que femme, je dois faire le ménage (balayer, cuisiner…) . Je dois m’occuper de mon mari, de mes enfants. Je dois être à l’atelier très tôt le matin à l’atelier avant 6 heures 30 mn pour avoir les premiers clients. J’ai la chance car mon mari m’a toujours soutenue. Pour ce faire, je me réveille à 4 heures du matin pour faire le ménage. Je me battais pour que si quelqu’un vient chez moi, qu’il trouve le contraire de ce que les gens pensent que la mécanique est un travail sale. Il faut vraiment être très courageux pour exercer ce métier. En plus, je dormais très tard du fait que j’encadrais mes enfants dans leurs études. à la maison Moi, j’ai l’amour de mon travail, je suis fière d’être mécanicienne dans ma tenue bleue, j’ai confiance en moi. Pour bien mener ce genre de métiers il faut être : optimiste, assidue, compétente, courageuse, patiente, accueillante, souriante, persévérante.
4.4. Moyen financier L’insuffisance des ressources financières ne permet pas aux finissantes d’acquérir du matériel performent pour bien exercer leur métier de mécanique. Cela a engendré le découragement, l’abandon de certaines finissantes, d’où l’idée de la création d’une association.
V. Création de l’Association L’association des mécaniciennes du Faso (AMF) a été créée en 2003 sous le récépissé N° 2003657/MATD/SG/DGLPAP/DOASOC. Elle s’est fixée comme objectifs : • Sensibiliser et responsabiliser les femmes et les filles mécaniciennes pour qu’elles se prennent en charge elles mêmes afin d’éviter la prostitution, le vol et le désespoir ; • Prouver à l’opinion publique que les femmes peuvent mener des activités autrefois réservées aux hommes ; • Apprendre aux jeunes femmes et filles des métiers afin de leur permettre de s’épanouir et de participer au développement du pays ; • Renforcer la solidarité, l’unité et la fraternité entre les membres ; • Contribuer à la formation des jeunes femmes et des filles qui désirent être mécaniciennes. Nous avons créé l’AMF : • pour regrouper les finissantes ; • pour travailler ensemble ; • pour encourager celles qui ont perdu l’espoir • pour nous entraider. C’est aussi le lieu de perfectionnement des membres pour promouvoir l’auto emploi. Les difficultés que rencontre l’association sont : • Manque de moyens financiers pour l’outillage et les pièces de rechange ; • Manque de site pour l’installation. J’ai commencé à taper aux portes. Là où je passe, les gens n’ont pas confiance en moi et ils disent : nous ne soutenons pas les nouvelles associations. Dans ma persévérance de réussir, j’ai pu contacter des autorités de notre pays (comme l’ex premier ministre Tertius ZONGO) qui ont promis d’aider notre association. Mais jusqu’à nos jours, rien n’est fait. J’ai bravé ces difficultés pendant quatre ans sans résultat.
VI. Financement de l’AMF En 2007, Oxfam Québec a eu pitié de notre association et nous a appuyés avec une somme de 1.250.000 FCFA. Cette somme a été utilisée pour l’achat du matériel de travail et la location du site du garage de l’AMF dénommée « Garage Féminin Dieu Béni » qui a vu le jour en 2007. Oxfam Québec a accompagné notre association pour notre participation aux journées de l’entreprenariat en 2008 organisées par la maison de l’entreprise. Un prix d’encouragement de 500.000 FCFA a été décerné à l’AMF. Nous avons utilisé cette somme pour acquérir le matériel de travail manquant.
VII. Participation à des formations • Nous avons participé au forum national des jeunes des jeunes en 2008. • En 2011 la Présidente (Mme Zongo Joséphine) a participé à la formation sous régionale des droits humains à Dakar organisé par Equitas Canada. Cette formation m’a été très bénéfique. Ces connaissances m’ont permis de réorganiser l’association après la restitution. Des membres de l’association, ignorant leurs droits, avaient abandonné leur métier. • Grace à la sensibilisation des maris et de certains parents, certaines filles qui avaient abandonné la mécanique ont repris leur activité et d’autres sont patronnes de leur atelier. Merci à Equitas de m’avoir permis et aux membres de l’AMF de connaître leurs droits et de les défendre. Je remercie : • Oxfam Québec à Montréal qui a appuyé Monsieur Zongo Bernard dans son Initiative pour former les filles et les jeunes femmes dans la mécanique et les autres métiers ; • Le Représentant d’Oxfam Québec au Burkina Faso et tout son personnel ; • Monsieur Zongo Bernard pour sa disponibilité et son Initiative pour la création du CFIAM Grâce à vous, beaucoup de filles et jeunes femmes comme moi, arrivent à gagner honorablement leur vie, à s’épanouir et à participer activement au développement socio-économique du Burkina Faso et à donner de la visibilité à notre initiative. Les conseils que j’ai à donner aux jeunes qui veulent embrasser les métiers autrefois réservés aux hommes sont : Il faut qu’elles : • Se débarrassent de la peur et le découragement, • aient confiance en elles mêmes, • aient l’amour de leur métier, • soient optimistes, • Se valorisent en s’imposant par leurs compétentes .
VIII. Perspectives Ce sont : • L’association rêve de l’ouverture d’un grand garage avec en annexe un magasin de vente de pièces de rechange en centre ville, pour accueillir les finissantes du CFIAM, • effectuer des voyages d’études et d’échanges d’expériences, • Renforcer les compétences des finissantes pour constituer un pool de formatrices endogènes • gérer un magasin de vente de motocycles. Pour terminer, je lance un appel aux bonnes volontés du Nord, à toutes les personnes soucieuses de l’amélioration du statut de la femme, à soutenir notre association qui a pour souci premier de promouvoir les jeunes femmes et filles qui osent se lancer dans le domaine des métiers autrefois réservés aux hommes