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racontée en 5 langues

racontée en 5 langues. « Tout flivoreux vaguaient les borogoves . ». Lewis Carroll Ecrivain, photographe et mathématicien né dans le Cheshire. en 1832, d’un père pasteur, au sein d’une famille de onze qui, comme lui, étaient gauchers et, comme lui, bégayaient .

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racontée en 5 langues

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Presentation Transcript


  1. racontée en 5 langues

  2. « Tout flivoreux vaguaient les borogoves. » Lewis Carroll Ecrivain, photographe et mathématicien né dans le Cheshire. en 1832, d’un père pasteur, au sein d’une famille de onze qui, comme lui, étaient gauchers et, comme lui, bégayaient. Dans l'isolement du presbytère, ces anomalies, partagées par une communauté soudée, lui permirent de développer une personnalité d’enfant doué, hors des normes, dans un cocon protecteur. John Skinner estime que la gaucherie est à l’origine de cette obsession du renversement qui constitue l’un des thèmes dominants de Lewis Carroll. Dans De l’autre côté du miroir, le temps aussi bien que l’espace se trouvent inversés. On écrit à l’envers, on souffre d’abord, on se blesse ensuite. Dans ce monde bizarre, il faut s’éloigner du but pour l’atteindre. Lewis Carroll dans son âge mûr, devait prendre souvent plaisir à mystifier ses jeunes correspondantes en commençant ses lettres par la signature et en les terminant par le commencement .Quant au bégaiement, il serait peut-être à l’origine des fameux « mots-valises » à double signification. La hâte à s’exprimer, combinée avec son défaut d’élocution, aurait amené l’enfant à fondre involontairement deux mots en un seul. L’explication en est fournie par Humpty-Dumpty dans De l'autre côté du miroir : « C’est comme une valise, voyez-vous bien : il y a trois significations contenues dans un seul mot… Flivoreux, cela signifie à la fois frivole et malheureux… Le verchon est une sorte de cochon vert ; mais en ce qui concerne fourgus, je n’ai pas d’absolue certitude. Je crois que c’est un condensé des trois participes : fourvoyés, égarés, perdus. » Le choc sera d’autant plus fort lorsque cette jeune personnalité affrontera la normalité – les autres enfants – à l’école. Il en gardera un souvenir affreux en raison des brimades que lui attiraient une timidité ou une incommunicabilité nées de ses anomalies.

  3. Absurde ou liberté? « Voudriez-vous me dire, s'il vous plaît, par où je dois m'en aller d'ici ? — Cela dépend beaucoup de l'endroit où tu veux aller. — Peu importe l'endroit... — En ce cas, peu importe la route que tu prendras. — ... pourvu que j'arrive quelque part », ajouta Alice en guise d'explication. « Oh, tu ne manqueras pas d'arriver quelque part, si tu marches assez longtemps. »

  4. L’histoire Au Pays des merveilles, le temps est déréglé, au point qu’il n’y en a pas assez, comme pour le Lapin Blanc toujours pressé ou l’heure du thé qui ne veut pas avancer. Voilà qu'un lapin blanc vêtu d'une redingote passe près d'Alice en courant. Cela ne l'étonne pas le moins du monde. Pourtant, lorsqu'elle le voit sortir une montre de sa poche et s'écrier : « Je suis en retard ! En retard ! En retard ! », elle se dit que ce lapin a quelque chose de spécial. En entrant derrière lui dans son terrier, elle fait une chute interminable qui l'emmène dans un univers où la logique flirte avec la folie. Alice se retrouve en proie à une véritable crise d'identité, en raison des métamorphoses physiques qu’elle subit, mais aussi de la perte du savoir scolaire auquel elle voudrait se référer pour tenter de comprendre et de rationaliser le monde étrange qui l’entoure. Le pays est aussi un lieu d’excès, où la gourmandise d’Alice est sans cesse confrontée à des choses qui se boivent ou se mangent et qui la transforment physiquement, où la cruauté de personnages féminins comme la fameuse Reine de Cœur s’exprime sans retenue.

  5. Les conteurs-auteurs Les conteurs invités à raconter l’histoire sont tous imprégnés d’une double culture, ils s’expriment en plusieurs langues, et tentent de se faire comprendre tant bien que mal, accentuant le côté comique et déstructuré du conte. Le personnage d’Alice s’exprime toujours en français. Le rapport d’étrangeté face à la réalité se trouve accentué et démystifié par les artistes, qui malgré leurs différences se retrouvent complices et soudés pour raconter l’histoire. 12 chapitres pour 60 minutes = 5 minutes par chapitres Franco Rau « Mais moi, en 5 minutes je ne peux que dire bonjour!!! » RagnhildMòrch « comment faire parler Alice en Français si je ne parle pas français? » Deirdre Foster « Est-ce que mon anglais est trop littéraire? » Casilda « Monter cette histoire impossible, en des langues que les gens ne comprennent pas, devant une projection vous êtes fous???Le type d’histoire n’est pas oral, on a une contrainte de temps de parole » Kati Saar  « Alice devrait dire souvent –Ma foi »

  6. L’ intention de mise en scène Le pays des merveilles est le lieu de la contestation, par le biais de l’absurde, d’un certain ordre établi du monde réel, notamment de l’arbitraire du langage. La nature purement conventionnelle du lien entre signe et sens est chamboulée. Alice est bien élevée, bien éduquée, elle ne prend pas de place, est affable. Voilà que les personnages de la fable ont un code de vie bien différent : le Lièvre de Mars et le Chapelier « rangent » le Loir dans… une théière. Les frères Tweedeldee et Tweedeldum contredisent sans arrêt Alice. Le chat de Cheshire rit. Il ne faut pas parler de son petit chat aux souris ! Raconter Alice aujourd’hui n’est plus une critique de la société victorienne mais une antidote à la peur, à l’intolérance ; un moyen d’appréhender l’Autre. Public et conteurs, illustrateur et réalisateurs cherchent un langage commun, une porte vers la liberté. « j'ai adoré voir votre spectacle! je précise pourtant que je l'ai vu uniquement en dvd, à aucun moment je n'ai eu envie d'accélérer ou arrêter le visionnement. Bravo! Il est d'une grande richesse et les conteurs, ainsi que l'illustrateur, ont tous une personnalité bien définie qui s'épanouit et se complète, sans nuire à l'autre. Il déploie tout un imaginaire quasi inépuisable, c'est vraiment très beau! » Christelle Marro Valère

  7. L’illustration Les gravures de Thomas Perinoapparaîtront et disparaîtront, entre les ombres des conteurs, projetées par intermittence rendant le caractère onirique de l’histoire plus puissant. Les illustrations des différents chapitres apparaissent au fur et à mesure. il les révèle au fusain, sa main est filmée et retransmise. L’univers ludique et poétique de Thomas est mis en valeur par sa parole, en effet, il nous raconte avant chaque chapitre se qu’il va se passer dans une autre langue. Sa présence sur scène apporte un mystère tandis que la création en direct de ces dessins nous fascine. Manuel Schmalstieg, artiste new media filtre les dessins d’une création visuelle. Il est question de transmission, retransmission, interprétation, traduction.

  8. L’Interview DEIRDRE Chaque conteur a sa propre idée de la pièce, son propre rapport au langage, à la dramaturgie et chacun veut communiquer quelque chose sur le même mode (seul sur la scène à faire des gestes pour se faire comprendre) CASILDA La langue, notre outil principal ne sert plus à grande chose...On doit utiliser d'autres outils, pas seulement les gestes...La musique de la langue accompagne le spectateur lorsqu'il se perd et le rattrape avec une image.DEIRDRE: La difficulté a été que chaque conteur puisse trouver son propre rythmeFranco disait: en 5 min? moi en général je dis juste bonjour!Pour le film ils ont fait le même travail que nous: Il a du faire des choix. La compréhension, rapport à la langue, à l'autre…DEIRDRE: On a pris tout ce qui est difficile: 6 langues, un auteur intraduisible, on ne parle pas la même langue pour travailler ensemble, nous n'avons que les mots....Ça nous a sauvé, avec tant de disparité ça a fait un truc uni "5 humains sur terre avec la même histoire. Le gens se sentent comme nous "autre et intégré". Communion. La liberté que ça donne. Il n'y a plus de frontières. Je t'écoute même si je ne parle pas l'espagnol et je te comprends quand même. Je crois en ça. Le gens qui te disent "J'ai compris le wolof »CASILDA Ça nous ramène à l'enfance ou on comprend des choses émotionnelles sans comprendre les mots. Ça fait un spectacle pour enfants...(Franco: qui dit ooouuuiiiiiiiii....cling, cling, cling). On a pu faire ressortir ces éléments là dans la vie de Lewis Carroll qui nous ramène au fait que nous étions obligés d'interpréter différemment avec le même thème que Lewis Carroll par rapport à l'intégration, l'inter culturalité et mettre le public face à la différence et la prendre comme outil de liberté, pas comme un frein. On acceptant et rentrant dans la différence, dans l'autre, j'obtiens la clef. Il y a aussi la satisfaction de comprendre l'autre (Wolof, Allemand) alors que je ne comprend pas sa langue.DEIRDRE Il faut remettre les idées en ordre...L'écriture de Lewis Carroll c'est un jeu de langage tiré d'une infirmité. L'insertion, l'interculturalité. Mise en scène: comment utiliser une histoire qui est devenu une histoire traditionnelle puisque tout le monde la connait. CASILDA Oui mais il n'y a que des dialogues et de réflexion.On nous enlève l'outil principal du conteur: la parole comprise / Il y a beaucoup de conversation absurde c'est l’ antithèse du conte traditionnel. Contrainte de temps: On nous donne 5 min par chapitre / Expérimentation avec l'image physique de l'illustrateur. Le conteur et l'image. Comment faire vivre des images imaginaires et l'image vraie projetée, comment l'intégrer dans l'interprétation. Ça rend l'histoire super riche et donne de la liberté. Ça met dans un état méditatif. Le jeu entre ce que je vois et ce que j'imagine, ce que je reconnais, ce que je ne reconnais pas.DEIRDRE Pour moi quand tu dois faire comprendre ta langue tu vas droit au but, tu prends les phrases les plus simples, tu ne te perds pas....Le texte de Lewis Carroll a trop de détail, ce n'est pas une histoire, c'est comme un manuel de jeux d'esprits, il n'y a pas de fin. Plein de petits jeux logiques...Comment aborder cela comme conteur???CASILDA l’absurdité met en relation l'histoire d'Alice avec notre processus de création comme conteurs.Pour les enfants: "Malgré l'impossible, c'est possible"...

  9. Distribution CONCEPTION-REALISATION Olivia Cupelin Production pour la Fureur de Lire:Bibliothèques Municipales de la Ville de Genève Spectacle présenté à la 26 septembre 2009 Théâtre Pitoëff MISE EN SCENE Deirdre Foster ILLUSTRATIONS Thomas Perino CONTEURS-AUTEURS Ragnhild A. Mòrch (Allemand )Kati Sarr (Wolof- Français) Casilda Conteuse (Espagnol-Français) Deirdre the Bard (Anglais-Français)Franco Rau (Italien-Français) ARTISTE VIDEO+ photos Manuel Schmalstieg http://ms-studio.net/portfolio/alice-video-performance/

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