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MARIE, COMBLEE DE GRÂCE. Diaporama de Jacky Questel. C’est une toute jeune fille, 14 ou 15 ans, l’âge des fiançailles dans son pays. D’ailleurs, elle est sem-blable à toutes ses compagnes : comme elles, elle s’occupe des tâ-ches ménagères, va puiser l’eau au puits, prépare les repas.
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MARIE, COMBLEE DE GRÂCE Diaporama de Jacky Questel
C’est une toute jeune fille, 14 ou 15 ans, l’âge des fiançailles dans son pays. D’ailleurs, elle est sem-blable à toutes ses compagnes : comme elles, elle s’occupe des tâ-ches ménagères, va puiser l’eau au puits,prépare les repas. Comme la plupart de ses compa-triotes, elle attend ce Messie pro-mis, elle étudie les Ecritures et scrute les signes du temps : est-ce pour bientôt ? Mais, contraire-ment à ses compagnes, elle n’es-père pas secrètement être choisie pour être la mère de ce Messie, puisque la réponse qu’elle fait à l’ange semble indiquer que Jo-seph et elle avaient fait vœu de virginité dans le mariage, ce qui était relativement répandu.
Aussi, imaginez sa surprise devant la salutation de l’ange ! Quelle que soit la forme réelle qu’ait eue cette Annonciation, ce n’est pas tous les jours que l’on reçoit un message céleste assorti de tant de compliments ! Mais un vœu est un vœu ! Aussi Marie s’inquiète en premier lieu de savoir comment elle pourra respecter ce vœu si elle doit être maman ! Et c’est seulement après qu’elle prononce le "OUI" que les anges, dans le ciel, devaient attendre en tremblant.
Et toi, Marie, qu’as-tu retenu de tout cela ? En premier lieu que ta vieille cousine, malgré son âge, était déjà enceinte de six mois, cela ne doit pas être facile pour elle ! Tu ne dit rien de ce qui t’arrive à personne – non, non, pas même à Joseph ! - et part rejoindre Elisabeth, pour lui apporter son aide. Il me semble que je te vois te hâter sur le chemin caillouteux de la montagne, esquisser de temps en temps un pas de danse. Mais tu réfléchis aussi, tourne et retourne dans ta tête l’étrange promesse.
La rencontre des deux cousines se fait sous le signe de l’Esprit Saint. Et chacune laisse éclater sa joie et ses louanges. Marie reste chez sa cousine jusque après la naissance, soit environ 4 mois. Son petit ventre commence à s’arrondir : que dira Joseph ? Apparemment, elle ne dit rien, ne cherche même pas à s’expliquer. Heureusement que le ciel s’en mêle, et qu’un céleste messager, dans un songe, rassure Joseph.
Joseph prend alors Marie chez lui, les voilà mariés. Les mois passent… C’est à ce moment là que parut le décret de recensement de César Auguste : il voulait connaître le nombre exact de ses sujets, ce qui facilitait évidemment les levées d’impôt. Le peuple juif faisant partie des peuples oc-cupés, il fallait aller s’inscrire dans la ville d’origine de sa famille. Pauvre Marie, si jeunette, si encombrée par ce futur bébé, ballottée aux pas de l’âne au long des routes ! Et qu trouveraient-ils à Bethleem ? Et bien, ils n’ont rien trouvé ! Dans les caravansérails, bêtes et gens s’entassaient déjà dans la cour, drôle d’endroit pour ouvrir à un bébé qui frappait à la porte !
Heureusement, Marie, quel-qu’un vous a indiqué cette grange. Quelle a été ta réac-tion ? Une grange, une sim-ple étable, pour la naissance de celui que l’ange t’avait présenté comme le sauveur de son peuple… Doutes-tu de sa parole ? Te scandalises-tu ? Ou pousses-tu un soupir de soulagement en t’allongeant sur le foin odorant ? Quel dénuement pourtant pour celui que l’ange t’a présenté comme “Le Fils du Très Haut“!
Et ton étonnement grandit en voyant arriver les bergers comme premiers visiteurs. Les bergers ! Ces parias qui travaillaient le samedi comme les autres jours, et que l’on regardait de travers ! Eux, les premiers bénéficiaires de la Grande Nouvelle ? Et voilà bien autre chose ! Une caravane de gens étranges – et étrangers – qui ont appris par un astre la naissance de ce Roi, et qui viennent l’adorer et lui offrir leurs présents.
Astrologues, ils ont suivi LEUR étoile, qui les amena jusqu’à l’Enfant. Ils entrèrent "dans la maison" nous dit l’évangéliste. Quelle maison ? Pas un palais, en tout cas ! Et cela ne déroute guère ces grands personnages, qui offrent leurs somptueux ca-deaux.Toi, Marie, tu savais bien que certains prophètes parlaient de l’universalité du Messie. Mais tout de même, ces riches étrangers qui succèdent aux bergers, les gens les plus infortunés de ton peuple… Tu méditais et conservais toutes ces choses en ton cœur, nous disent les Evangiles.
Puis, quand tu as présenté Jésus au Temple, pour satisfaire à la loi demandant la consécration de tout premier-né, comment as-tu réagi ? Je suppose que tu connaissais les Ecritures, et que tu étais de ceux qui pensaient que le Messie ne serait pas un conquérant guerrier, mais qu’il rachèterait son peuple. Faisais-tu le rapprochement entre le Serviteur Souffrant annoncé par Isaïe et ce tendre bébé que tu tenais dans tes bras ?
Alors que le peuple attendait un Libérateur, Siméon prédit aux parents étonnés que cet Enfant serait la cause de la chute ou le relèvement de beaucoup en Israël, et qu’il serait un signe contesté. Est-ce ainsi que le peuple attendait un Libérateur ? Ils attendaient tous avec la même passion, mais certains attendaient Celui qui les délivrerait de l’oppression romaine, et d’autres, plus spirituels, attendaient Celui qui les rapprocherait de Dieu. Siméon, lui, sous l’impulsion de l’Esprit, voit en ce faible Bébé “le salut pour tous les peuples, la lumière pour la révélation aux païens."
Oui, Marie, tu gardais tout cela en ton cœur, tu le méditais, tu y réfléchissais en en cherchant le sens. Mais je suppose que la confiance et l’abandon à la volonté divine habitaient ton cœur, et que tu redisais avec ferveur : qu’il soit fait selon Ta volonté. Les étonnements et les tribula-tions ne sont pas terminés pour autant ! Un messager vous de-mande de fuir en Egypte. Et te voilà, Marie, la peur au cœur, fuyant vers des routes incon-nues, tremblant de compassion pour ces mères dont on tuait les bébés sur ordre d’Hérode..
Enfin tout s’apaise. La vie semble devenir calme et tranquille. Vous êtes rentrés en Nazareth, où Jésus grandit "en age et en sagesse". Tu réfléchis à tout ce que tu as vécu, tu scrutes les Ecritures pour y voir l’avenir de cet Enfant. Peut-être, au cours des années, ou-blies-tu un peu tout cela ? Car je suis étonnée par votre réaction lorsque vous avez retrouvé Jésus au Temple, douze ans plus tard. Jésus vous dit : ne savez-vous pas que je dois m’occuper des affaires de mon Père ? Mais, rapporte l’évangéliste, vous ne comprirent pas ce qu’il voulait dire…
Les mois, les années passèrent. Jésus ferma l’atelier et partit sur les routes… Et un jour, tu recevras dans tes bras le corps sans vie de ton Agneau immolé…
Images de sources diverses, libres de droit.Texte : Jacky Musique : Magnificat de Taizé Diaporama de Jacky Questel, ambassadrice de la Paix Jacky.questel@gmail.com http://jackydubearn.over-blog.com/ http://www.jackydubearn.fr/