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Contexte Islam. Les Jihad: 1725-1852. Elles paraissent avoir trois caractères: Réforme religieuse (établir la souveraineté de Dieu et la légalité islamique exclusive) Mouvement national (hégémonie peule, au moins dans les phases de conquête et dans les cercles dirigeants)
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Les Jihad: 1725-1852 Elles paraissent avoir trois caractères: • Réforme religieuse (établir la souveraineté de Dieu et la légalité islamique exclusive) • Mouvement national (hégémonie peule, au moins dans les phases de conquête et dans les cercles dirigeants) • Révolution sociale (effets de la destruction de l’ordre ancien par le développement de la légalité islamique) Pourquoi elles ont commencé…
Réponse Longue Durée • Islamisation de l’Afrique occidentale sous les Askia. Apparition du problème de la coexistence entre Islam et animisme • Exemples: fatwa de al-Maghili adressées à l’Askia Muhammad sur le traitement à réserver aux populations de l’empire suivant leurs croyances religieuses. Lettres de al-souyouti sur l’administration de la loi religieuse. Maghili généralement sévère et rigide; al-Souyouti plus subtil. Voir Extrait du livre de DjiboHamani « Le Sultanat touareg de l’Ayar: au carrefour du Soudan et de la Berbérie »:
Extrait DjiboHamani On peut… se demander si al-Maghili n’avait pas abrégé son séjour à Agades au profit de Tigidda à cause, entre autres raisons, de l’influence qu’exerçait sur ce milieu le savant égyptien dont les vues ne coïncidaient pas toujours avec les siennes. Lorsqu’on considère par exemple son Ajwibatas’ilat Askia Muhammad (Réponses aux questions d’Askia Muhammad) et les correspondances d’al-Suyuti…, on est frappé par la rigueur d’al-Maghili et la modération d’al-Suyuti vis-à-vis de nombreuses pratiques pré-islamiques. A la question d’al-Lamtuni sur le port des talismans (gris-gris) et sur ceux qui les confectionnent, al-Suyuti répond que cela n’est pas interdit « pourvu qu’ils ne contiennent rien de répréhensible » alors que sur le même sujet, al-Maghili écrit que celui écrit des versets du Coran pour en faire des talismans « est un imposteur, on doit le chasser… Celui qui prétend connaître la science du monde invisible (…) est un imposteur et un infidèle. Qui se confie à lui est coupable d’infidélité. Il faut imposer (au coupable) de venir à résipiscence sous la menace de l’épée. (…) Alors qu’al-Maghili n’admet aucune cohabitation avec des infidèles et préconise le Jihad contre eux, al-Suyuti l’admet d’après Hunwick: « Surprisingly, al-Suyutiruledthatitwas permissible to accept gifts from the unbelievers and to keepcompanywiththemwhen no jizyawasbeingpaid… »
Selon Ousmane Kane (Intellectuels non europhones) « Parmi les contributions d’al-Maghili à l’Islam sub-saharien, fondamentale est l’idée de l’arrivée à chaque siècle d’un réformateur musulman versé dans les sciences religieuses,qui ordonne ce qui est licite, interdit ce qui est illicite, préside aux destinées des hommes et tranche les nombreux litiges qui les opposent. (…) Cette idée influence les nombreux mouvements politiques des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles dirigés par des lettrés musulmans, dont un certain nombre ont abouti à la création de théocraties islamiques. »
Chronologie longue durée • 1493: Coup d’état islamique (LansinéKaba) de Mohammed Touré (Askia) contre Sonni Baro. • Mesures de développement économique (1493-97), y compris l’installation d’agriculteurs juifs le long du fleuve. (NB: al-Maghili avait fait expulser les Juifs de Tlemcen). • 1497: Pèlerinage; rencontre al-Souyouti au Caire. Reçoit le titre de khalifatoubilad’ilTekrour du calife abbasside d’Egypte Al-Mattawakil. • 1528: Askia renversé par son fils Moussa lors de la fête de la Tabaski. Ses successeurs maintiennent l’Islam comme religion d’Etat, mais sans plus. • 1591: défaite sévère des Songhay à Tondibicontre le Maroc. L’Islam perd sa protection majeure en Afrique de l’Ouest. • XVIIe siècle: récession politique de l’Islam; développement d’Etats païens ou semi-païens (domaine haoussa) de la côte atlantique au Bornou (Etat musulman, mais excentré). • Le problème de la coexistence entre musulmans et non-musulmans se pose avec une nouvelle acuité. • Réponse peule:
Situation en pays haoussa • XVIIe siècle: guerres incessantes entre Kano, Zamfara, et Katsina; le Gobir s’organise. • XVIIIe siècle: essor et apogée du Gobir (1680-1795, du roi Soba au roi Bawa Jan Gwarzo, reg. 1771-1795). • Apogée de la Sarauta et de la contradiction entre les grands et le peuple. Poids de l’impôt et de l’esclavage. • L’Islam intégré dans les conceptions traditionnelles: dirki, prières et talismans • Installation de Ousmane dan Fodio à Degel (1791). Attire les gens des campagnes: peuls nomades, paysans pauvres, esclaves.
Comment les choses se nouèrent • Dan Fodio appelle à un Islam purifié, se référant à La Mecque et à Médine. En 1789, il avait adressé cinq requêtes à Jan Gwarzo • Lui permettre de prêcher • N’empêcher personne de suivre son appel • Que quiconque porte un turban soit traité avec respect • Libérer tout prisonnier enfermé à l’encontre des lois islamiques • Ne pas accabler les roturiers d’impôts • Le roi Younfa, neveu et successeur de Jan Gwarzo, ancien élève de dan Fodio, dénonce les exactions des grands et annonce des réformes basées à la fois sur les traditions et coutumes et sur l’Islam. NB: dans ses proclamations, Youfa se réfère, comme centre de l’Islam, à Gao plutôt qu’aux pays arabes. • Le roi veut des conseillers de la terre (du pays) et des conseillers de Dieu (de l’Islam). • Tensions croissantes entre Younfa et dan Fodio; en 1802, Younfa révoque les droits d’autonomie de Degel tout en essayant d’atteindre un compromis • Dan Fodio recrute les nomades peuls et se fait proclamer Amirulmuminin. Epoque probable de la Lettre. Younfa essaie de fédérer les souverains haoussa et de faire assassiner dan Fodio. • 1804 Dan Fodio rallie les masses paysannes haoussa, fragilisant la sarauta. Début de la Jihad • 1808 Mort de Younfa dans la prise et la destruction de Alkalawa