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UNIVERSITE ALASSANE OUATTARA BOUAKE UFR SED GRADE MASTER Cours magistral Masse horaire : 25 heures Travaux personnels étudiants : 25 h COURS : ETHIQUE ECONOMIQUE FONDAMENTALE MASSE HORAIRE : 25 Heures ANIMATEUR Dr KOUADIO NEE ODOUNFA ALICE, ENSEIGNANT CHERCHEUR, UFR SED
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UNIVERSITE ALASSANE OUATTARA BOUAKE UFR SED GRADE MASTER Cours magistral Masse horaire : 25 heures Travaux personnels étudiants : 25 h COURS : ETHIQUE ECONOMIQUE FONDAMENTALE MASSE HORAIRE : 25 Heures ANIMATEUR Dr KOUADIO NEE ODOUNFA ALICE, ENSEIGNANT CHERCHEUR, UFR SED UNIVERSITE ALLASSANE OUATTARA BOUAKE (RCI) Email : kouadioaod@yahoo.fr Contact + 225 02022274
NOTE INTRODUCTIVE L’ essor du capitalisme se traduit par une forte croissance économique au plan mondial dues à un progrès technologique et une économie mondialisée. La difficulté résulte dans le constat que les dimensions liées au social et à l’environnement n’aient pas été pris en compte pleinement. La principale conséquence est la crise alimentaire et écologique qui se manifeste par les problèmes tels le changement climatique, la raréfaction des ressources naturelles , les inégalités poussées entre pays développés et pays en développement, et à l’intérieur des pays même, la perte drastique de la biodiversité, la dégradation du cadre de vie, du fait de l’'activité industrielle et le déversement des effluents industriels sans traitement préalable dans les écosystèmes aquatiques, la mauvaise gestion des déchets toxiques. • La sonnette d’alarme fut donnée par Gro Harlem Brundtland, ministre norvégienne de l’Environnement présidant la Commission mondiale sur l’environnement et le développement, dans le rapport intitulé Notre avenir à tous est soumis à l’Assemblée nationale des Nations unies en 1986. Le rapport de Brundtland de 1987 définit le Développement Durable comme « un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ».
NOTE INTRODUCTIVE Il s’ensuit une prise de conscience générale au niveau mondial pour intégrer les considérations éthiques dans les programmes de développement. Cette prise de conscience au niveau mondial se manifesta tout d’abord en 1990 par la publication du premier rapport sur le développement humain par le Programme des NU pour le Développement (PNUD). Le contenu de ce rapport a été influencé par les théories d’Amartya SEN, prix Nobel d’économie en 1998 pour ses travaux sur la théorie de développement humain et son ouvrage sur l’éthique et l’économie. SEN examina quelques graves réalités économiques de notre temps telles que l’aggravation des inégalités ou la famine en des termes qui sont ceux de nos délibérations morales, et exige d’inscrire les critères éthiques au cœur de l’analyse économique et des recherches sur les causes des famines ou sur l’inégalité sociale entre sexe. • Ensuite, le sommet de Rio de 1992, tenu sous l’égide des Nations Unies, va officialiser la notion de développement durable et celle des trois piliers (économie/écologie/social) : un développement économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement soutenable.
NOTE INTRODUCTIVE Enfin, l’UNESCO va s’engager dans la prise de conscience par les institutions de Bretton Woods, des impératifs éthiques et moraux d’un développement "à visage humain". C’est ainsi que Frédérique Mayor, alors directeur de l’UNESCO en 1998, invita les participants à une réunion internationale, à une révolution sans complaisance de l’orthodoxie économique dominante et du mode de gouvernance qui se fait à travers le G7, l’OMC etc. « Le concept de l’humanisation de la mondialisation est de fait une expression moderne des obstacles qui se dressent à l’aube du nouveau siècle, sur la voie d’un développement humain partagé. Il touche autant à l’économie qu’à la préservation des cultures. Il concerne la façon dont l’humanité relèvera ses propres défis et prendra des mesures respectueuses des valeurs humaines fondamentales qui sont au cœur de la paix.
NOTE INTRODUCTIVE Par ailleurs des voix s’élèvent (notamment chez les tiers-mondialistes et les tenants de l’économie solidaire) pour affirmer que l’économie devrait être plus éthique et se préoccuper des effets sociaux, de combattre la pauvreté, de surveiller les inégalités, etc. Dans la sphère des grandes entreprises, le monde des affaires et le monde des finances, il apparaît en force des considérations éthiques dans des termes divers (responsabilité sociale, économie solidaire, valeurs partagées etc..). Ceci est la conséquence de l’évolution des rapports de force entre employés et employeurs mais aussi, des leçons tirées des scandales financiers, des dysfonctionnements en matière de liberté économique, et des failles graves de gouvernance observées aussi bien dans les pays développés que dans les pays les moins développés.
NOTE INTRODUCTIVE • En Côte d’Ivoire, la crise politique et ses graves conséquences sur la gouvernance économique, l’accroissement des déséquilibres au niveau des différents secteurs économiques les scandales relayés chaque jour dans les journaux, interpellent les économistes, et les invitent à approfondir les réflexions sur la manière dont les libertés sont exercées pour que l’économie conduise à une vie bonne, qui puisse être améliorée selon les espérances des populations.
NOTE INTRODUCTIVE Concernant le programme des enseignements, jusqu’ici, les enseignements en économie sont dominés par la micro économie, l’économétrie et la macro économie, car la neutralité morale est affirmée par les principaux théoriciens de la science économique, en particulier Alfred Marshall dans les principes d’économie politique (1890)). L’enseignement de la science économique porte rarement sur les questions éthiques, quoique ces préoccupations ne soient pas tout à fait absentes dans l’histoire de la politique économique. En effet, la crainte des pratiques monopolistiques était déjà présente chez Adam Smith Adam Smith (1723-1790) qui d’un côté publia la théorie des sentiments moraux, et de l’autre son ouvrage sur la nature et les causes de la richesse des nation.. Deux ouvrages qui semblent se contredire, l’un est une éthique altruiste , l’autre célèbre l’égoïsme, notamment le mien et celui de mes partenaires. Mais à un moment de son évolution, la science économique délaissa ces considérations pour ne retenir que les mécanismes macroéconomiques; la science économique s’est trouvée considérablement appauvrie par son absence d’éthique.
NOTE INTRODUCTIVE L’Université Alassane Ouattara de Bouaké innove cette année 2013, année de la mise en œuvre de la réforme LMD, en introduisant un cours d’éthique économique fondamentale au programme des étudiants en science économique. Il s’agit de susciter une prise de conscience des impératifs éthiques et moraux dans les politiques économiques visant le développement durable. Ainsi seront-ils sensibles, en tant qu’économistes à ces préoccupations dans la vie professionnelle.
OBJECTIFS Ce cours vise à aider les étudiants en Master 1, Science économique à : • Acquérir les connaissances nécessaires sur la formulation des questions éthiques en économie, • Connaître les courants philosophiques qui guident les problématiques éthiques en économie et , • Connaître les modalités de leur évaluation par l’analyse des visées éthiques dans l’économie de développement et au niveau de ses acteurs, • Susciter des intérêts de recherche sur l’éthique économique, par l’observation des faits au niveau social, politique et environnemental.
Contenu du cours Ce cours comprend deux parties complémentaires : • la première a trait aux généralités sur Généralités sur les concepts et principes en Ethique Economique fondamentale ; • La deuxième examine la prise en compte de l’éthique dans les politiques publiques de développement et chez les acteurs de l’économie.
Contenu du cours Première Partie : Généralités sur les concepts et principes en Ethique Economique Fondamentale Objectifs : Toute initiation se doit de commencer par quelques précisions, s’agissant d’éthique économique fondamentale (Quoi?), il convient avant tout d’en définir l’objet puis les modalités (Comment). Cette première partie répond à la question Quoi. L’objectif de cette partie est d’amener les étudiants a maîtriser l’approche théorique des visées éthiques en économie par une connaissance des grands courants philosophiques en éthique, pré-requis indispensable pour une tentative d’évaluation de la prise en compte de l’éthique dans les programmes de développements et au niveau des acteurs économiques.
Contenu du cours Deuxième Partie : La prise en compte des questions éthiques dans les politiques de développement économique Objectifs : Cette deuxième partie répond à la question comment. L’objectif de cette partie est d’amener les étudiants à analyser le point des avancement des engagements au niveau des instances internationales et des gouvernements pour intégrer l’éthique en économie et dans les politiques de développement.
PLAN Première Partie : Généralités sur les concepts et principes en Ethique Economique Fondamentale • I. Définitions • II- Les Grandes pensées philosophiques en Ethique • III. Les Domaines de recherche en éthique économique
PLAN Deuxième partie : La prise en compte des questions éthiques dans les politiques de développement I. les courants de politiques économiques dans le monde II. Limites d’une politique économique basée sur l’utilitarisme: les problèmes éthiques de l’Optimum III. Quelles perspectives pour les problèmes de développement IV- Exposés
Première partie Généralité sur les concepts et principes en Ethique Economique fondamentale I. Définitions II- Les Grandes pensées philosophiques en Ethique III. Domaines de recherche en éthique économique IV. Responsabilité sociétale V. Niveaux d’éthiques VI. Forme d’équité VII- Visées Ethiques en Economie
Première partie Généralité sur les concepts et principes en Ethique Economique fondamentale • I. Définitions 1.1-La science économique 1.2- l’éthique, la morale, 1.3 les valeurs 1.4- l’éthique économique 1-5Quelques citations
I. Définition • I. Définition Il s’agit de fournir aux étudiants des bases théoriques pour analyser l’éthique en économie. On peut partir d’une définition d’ordre général : l’éthique économique fondamentale c’est l’analyse de la science économique et des politiques économiques sous l’angle Ethique, et définir ensuite les différents thèmes :Science Economique ?; Ethique- Morale-Valeurs fondamentales ; Ethique Economique
Première partie Généralité sur les concepts 1.1-La science économique C’est la science qui a pour objet d’étudier la lutte des hommes contre la rareté, et les choix qu’ils font pour aménager dans le temps et dans l’espace les ressources rares dont ils disposent en vue d’obtenir le meilleur résultat. Elle s’intéresse à la production, la distribution, le commerce, la consommation, la gestion des déchets, à la création de la richesse et sa répartition.
Première partie Généralité sur les concepts I.1 suite Quelques questions clés par rapport à la production, la vente, l’achat, la consommation, la gestion des déchets : Qui, pour qui, combien, où, quand, pour quel prix, comment produire, vendre, consommer, recycler les biens et services, ? etc. 1.2 L’éthique : Dans le domaine de la morale, on emploie deux termes dont la différence est infime, celui d’éthique et celui de morale.
Première partie Généralité sur les concepts 1.2 L’éthique l’Ethique vient de « éthos » en grec qui signifie les moeurs et morale vient du latin « mores » qui veut également dire les moeurs. la Morale: signifie valeurs, traditions et coutumes existantes dans une société (ce qui est)
Première partie Généralité sur les concepts 1.3 Valeurs envisagées • la réflexion critique de la morale sur la base de valeurs envisagées (ce qu‘on envisage). Ethique répond à la question: Comment se décider et agir en faveur du bien et pour éviter le mal? C’est sur la base de : • Valeurs: repères fondamentaux et points d‘orientation pour orienter la décision, par exemple l’équité • Normes: valeurs appliquées à une situation, par exemple l’ équité hommes-femmes dans les salaires • Vertu: attitude individuelle, par exemple l’ honnêteté, la prudence
Première partie Généralité sur les concepts 1.4 Ethique Economique L’éthique économique a trait aux mœurs en économie, observées (éthique positive) ou supposées (éthique normative); dans ce dernier cas, elle pose des hypothèses éthiques et en tire les conséquences sur les outils de la théorie économique (préférences, marché, vote, plan). On peut aussi dire que l’éthique économique, c’est le volet de la science économique consacrée à la dimension sociale du développement.
Première partie Généralité sur les concepts 1.4 (suite) Dans une longue tradition, la science économique semblait présenter son analyse hors de toute considération morale. Cette neutralité morale est affirmée par ses principaux théoriciennotamment Alfred Marshall dans ses Principes d’économie politique (1890). La morale a été d'autant plus absente que l'altruisme, le seul fait de s'intéresser à l'utilité de l'autre est une dimension récente en économie.
Première partie Généralité sur les concepts 1.4 (suite) L’incertitude actuelle sur le devenir du monde, et sur son mode de développement, amène un retour du questionnement éthique. Il naît de la prise de conscience de limites à la croissance, de contraintes sur les ressources naturelles, de l’hétérogénéité des cultures, de la montée des inégalités, et de la nécessité de revoir notre savoir-vivre ensemble.
Première partie Généralité sur les concepts 1.4 (suite) On assiste, au même moment, à une prise de conscience plus forte des limites de l’univers, de la nécessité de partager les ressources naturelle, tout en veillant à transmettre aux générations à venir les moyens de poursuivre la progression. Cette dernière est cependant récente, mais les défis auxquels est confronté l’humanité ne sont pas nouveaux :
Première partie Généralité sur les concepts 1.4 (suite) On peut citer, par exemple, la première révolution agricole au Moyen-âge, puis la révolution culturelle du vivre ensemble sous la Renaissance. De même, il a fallu inventer, au siècle des Lumières, une autre éthique reliant liberté, égalité (et équité), fraternité (et solidarité).
Première partie Généralité sur les concepts 1.4 (suite) puis au 19ème siècle résoudre la question sociale liée au développement industriel et à ses conséquences technologiques en instaurant l’Etat providence. Enfin, au 20ème siècle sont apparues les questions relatives à la gouvernance mondiale. • Face à la situation actuelle, un certain nombre de choix politiques sont nécessaires pour orienter l’avenir. Ce qui demande de rechercher des références morales et d’instaurer des règles permettant d’étayer ces choix.
Première partie Généralité sur les concepts 1.4 (suite) On revient ainsi vers les grandes questions philosophiques que sont le « comment peut-on vivre ? » d’Aristote (350 av. J.-C.), qui permet de donner un sens d’accomplissement à la vie, et le « que doit-on faire ? » de Kant (1780), qui permet de définir des règles pour guider l’action. A partir de ces deux questions fondamentales, on peut rechercher les conditions qui permettraient d’assurer une durabilité sociale au développement dans le
Première partie Généralité sur les concepts contexte socioéconomique du monde actuel. Un contexte marqué par la multi-culturalité mais au sein duquel le système de production vise à favoriser, entre offre et demande, un l’ajustement instantané des flux de biens et de services (autrement dit « le juste à temps »). La croissance économique, qui reste la condition nécessaire à la réduction de la pauvreté et au développement de la plupart des régions du monde, devra s’appuyer sur ces référents moraux.
Première partie Généralité sur les concepts • I.4 suite Il en résulte l’émergence de nouveaux débats éthiques relatifs aux thèmes de l’équité et la justice sociale (Rawls, 1971 ; Walzer, 1983 ; Sen, 1987 ; Van Parijs, 1991 ; Roemer, 1998 ; Clément et al. 2008), de la responsabilité (Jonas, 1979 ; Lévinas, 1982 ; Ballet et Mahieu, 2003 ; Mahieu, 2008), de la dignité et de la reconnaissance (Honneth, 1992).
Première partie Généralité sur les concepts 1.5 Quelques citations La problématique fondamentale de l’éthique et de l’économie, c’est « la dialectique de l’être et de l’avoir ». Entre l’être et l’avoir, il y a une sorte de triomphe de l’avoir sur l’être et c’est cela qui fait la misère de l’humanité. En essayant de préserver l’homo oeconomicus, on engendre une dialectique de l’homo ethicus pour préserver l’humanité et aboutir à une meilleure répartition des richesses qui satisfasse l’être humain… Professeur POAME, 23 mars 2011, CERAP Journée de réflexion sur l’éthique économique
Première partie Généralité sur les concepts 1.5 Quelques citations Dans notre monde, la science et la technique semblent prendre de l’avance au détriment de l’éthique humaine. Les nouvelles sciences de l’informatique sont certes porteuses de nombreuses promesses de développement humain, mais tout autant de très nombreux risques de déshumanisation. Il faut le redire avec force : l’administration des choses ne saurait jamais remplacer le gouvernement des hommes, … il faudra surtout des acteurs sociaux décidés à proposer de faire de l’éthique une exigence morale de chacun et de tous, tout au long de la vie. … • Extrait de l’intervention de Denis MAUGENEST, ex-directeur général du CERAP, au premier colloque partenariat CERAP – Université de Bouaké, 23 mars 2010.
Première partie Généralité sur les concepts 1.5 Quelques citations « Ma thèse est que l’économie moderne s’est trouvée considérablement appauvrie par la distance qui a éloigné l’économie de l’éthique » Amartya SEN (1987) prix Nobel d’Economie en 1998 » • « il nous faut retrouver le sens de l’indignation qui seul amène à refuser les actes inacceptables » a interpelé le journaliste Turbuce Koffi de Fraternité Matin du 3 juin 2011 »
Première partie Généralité sur les concepts 1.5 Quelques citations Contrairement à une idée très répandue, la science économique est loin d’être a-éthique. Elle développe des concepts et des analyses éthiques à au moins trois niveaux. • A un premier niveau, la science économique développe des concepts en référence à la notion de Bien ou de visée éthique comme visée du Bien, et pose donc le problème de la priorité du Bien sur le Juste. • A un second niveau, la science économique pose des comportements éthiques concernant les individus. Elle initie alors une éthique positive en analysant les répercussions de ces comportements sur les décisions et actes économiques. A un troisième niveau, la science économique établit des propositions normatives. • extrait de « ETHIQUE ECONOMIQUE Jérôme Ballet et François Régis Mahieu , -Université de Versailles- St Quentin en Yvelines/C3ED- (juillet 2002)
Première partie Généralité sur les concepts 1.5 Quelques citations • Cf. travaux de Jérôme Ballet, Jean-Luc Dubois, François-Régis Mahieu (2005) • Les politiques de lutte contre la pauvreté qui ne cernent pas suffisamment les dimensions humaines peuvent engendrer des conséquences graves en termes de vulnérabilité, en raison de la modification de la structure des capacités des populations concernées (bénéficiaires).
Première partie Généralité sur les concepts • II. les grandes pensées philosophiques en éthique Un grand nombre de philosophes s’interrogent sur la nature de l’action bonne, quel en est le fondement… Il s’agit au travers de cette nuée de philosophes d’identifier ceux dont les pensées semblent influencer l’analyse et les politiques économiques (cf. exposés)
II- Les grandes pensées philosophiques en éthique 2.1 Socrate (5e s avant J.C) mis en scène par Platon 2.2. Aristote 2.3 La morale kantienne 2.4 La morale utilitariste 2.5. Autres courants Hans Jonas Le principe responsabilité, Emmanuel Levinas Jean-Paul Sartre Lazare Poamé : Ethique de la reconstruction
Première partie Généralité sur les concepts 2.1 Socrate (5e s avant J.C) mis en scène par Platon dans ses Dialogues: Le concept de bien suprême • le bien est hors de la réalité sensible, il est inaccessible pour les êtres réels, il se trouve dans le monde des idées, dans le suprasensible. supérieur à tout ce qui se trouve dans le monde réel constitue une première base importante dans l’éthique. • Dans le Ménon de Platon, le personnage de Socrate affirme que la vertu, qualité éthique par excellence, ne peut pas s’enseigner.
Première partie Généralité sur les concepts 2.2. Aristote Aristote a été l’un des disciples de Platon, celui qui a eu le plus d’influence dans l’histoire des idées. Par son influence sur la pensée occidentale, il est en effet, avec Socrate et Platon, le troisième grand philosophe de l’époque grecque. Aristote prend à bras le corps le problème de l’éthique, la question de savoir ce qu’est le bien, ce qu’est l’action bonne et ce qu’est la vertu. A l’inverse de Platon, il ne cherche pas le bien hors du monde mais au cœur de la réalité quotidienne.
Première partie Généralité sur les concepts 2.2. Aristote Dans l’Ethique à Nicomaque ,il développe ses théories éthiques. Une action est bonne lorsqu’elle est la conclusion de la délibération de l’homme vertueux. Son point de vue, ancré dans le réel, l’amène à décrire différents types d’individus et les différentes vertus que sont la prudence, le courage, la justice, la tempérance ou encore l’amitié, fondement selon lui de la vie harmonieuse de la cité.
Première partie Généralité sur les concepts 2.2 suite L’exemple ne suffit pas, les conseils non plus, devenir vertueux est en conclusion un travail personnel, une recherche individuelle. Et La Raison est, en réalité, à trouver par chacun en lui-même. Il prend dans ce texte l’exemple de Périclès, le grand homme politique athénien, l’homme de vertu reconnu comme tel par tous. Son fils, Alcibiade, malgré tous les conseils et l’exemple de son père n’a pas réussi à devenir lui-même vertueux. La morale chez Aristote est avant tout l’affaire de l’homme prudent. On devient un homme vertueux avec le temps et la part de chance n’est pas à exclure
Première partie : Introduction sur les concepts 2.2 suite : la finalité de l’éthique c’est le bonheur qui n’est possible que dans une cité, dans une organisation politique démocratique , qui recherche effectivement l’éthique La morale d’Aristote, une morale téléologique, c’est à dire en vue d’une fin (télos en grec signifie le but, la finalité), cette fin étant le bonheur. • Stoïcisme, Epicurisme et Cynisme : Trois écoles de pensées de l’Antiquité inspirées de la morale d’Aristote ont traversé les siècles pour nous parvenir. Le but ultime de toutes ces doctrines est l’eudémonia, c'est-à-dire le bonheur que l’homme trouve en accomplissant sa nature.
Première partie : Introduction sur les concepts 2.2 • a) Stoïciens : le stoïcien se considère ainsi comme citoyen du monde en faisant fi des lois conventionnelles, c’est au sein de l’humanité raisonnable que l’homme s’épanouit. Peu importe la classe sociale pour les stoïciens, derrière les fonctions des uns et des autres, il y a toujours des hommes qui peuvent ainsi atteindre le bonheur. L’homme, dans cette philosophie prônant l’ascèse, doit vivre en acceptant l’ordre des choses, la fatalité, il doit même se mettre en accord avec la nature et apprendre à suspendre son jugement
Première partie : Introduction sur les concepts 2.2. suite) Les épicuriens L’homme, dans cette philosophie prônant l’ascèse, doit vivre en acceptant l’ordre des choses, la fatalité. • Rien ne sert en effet, nous dit Epicure, de souffrir pour des choses sur lesquels nous ne pouvons avoir d’emprise ce serait une entrave à notre liberté et à notre possibilité de vivre de manière sage. Cette éthique est certes une éthique du bonheur par le plaisir mais si c’est par le plaisir que l’homme peut être heureux
Première partie : Introduction sur les concepts 2.2 • Les épicuriens (suite) C’est surtout l’absence de souffrances qu’il doit rechercher. Epicure souligne que ce n’est pas en se laissant entraîner dans une course frénétique à la satisfaction de tous ses désirs que l’homme accède au bonheur. L’idéal est ascétique : le sage épicurien doit se satisfaire de plaisirs naturels et nécessaires comme la satisfaction de la faim ou de la soif Les cyniques Ceux-ci offrent une vision radicale de l’éthique
Première partie : Introduction sur les concepts 2.2 Les cyniques (suite) • Ils ne respectent rien de l’ordre social et refuse même les faveurs de l’empereur, qui rejette ainsi tout ce qui n’est pas naturel. Le philosophe cynique par excellence est Diogène de Cinoppe, connu pour dormir dans son tonneau à Athènes.
Première partie : Introduction sur les concepts 2.3 -(suite) Ricoeur (1995) : pour lui, l’éthique se réfère à « la vie bonne, pour soi et pour autrui dans des institutions justes » -2.4 La morale Kantienne C’est surtout à partir des Lumières et principalement de Kant que les questions d’éthique ont été traitées d’une manière décisive, influençant jusqu’à aujourd’hui les problèmes que l’on se pose en morale
Première partie : Introduction sur les concepts • Emmanuel Kant est une référence inévitable dès que l’on aborde aujourd’hui les questions éthiques. Il a cherché à fonder la morale de manière absolue et définitive. • Dans son ouvrage sur « La critique de la raison pratique et Les fondements de la métaphysique des mœurs », Kant met en lumière les trois impératifs catégoriques qu’il faut en éthique suivre de façon inconditionnelle puisqu’ils sont directement dictés par ce que nous avons de plus élevé en nous, la raison
Première partie : Introduction sur les concepts « Agis toujours de telle sorte que la maxime de ton action puisse être érigée en loi universelle » • 2- « Agis toujours de sorte que tu sois à la fois le législateur et le sujet de la loi morale » • 3- « Agis toujours de sorte que tu considères l’humanité en toi comme chez les autres jamais uniquement comme un moyen mais toujours en même temps comme une fin ». • la morale kantienne peut toutefois se révéler d’une puissante pertinence en vue d’agir de façon acceptable moralement puisqu’elle offre un argumentaire solide et convaincant qui inspira la pensée occidentale et que l’on retrouve notamment au coeur même de la philosophie des droits de l’homme
Première partie : Introduction sur les concepts Kant: l’éthique kantienne qui est déontique ou déontologique. Kant a lu Hobbes et connaît la thèse de la méchanceté de la nature humaine, mais il ne croit pas que l’homme soit foncièrement mauvais. Car, il est persuadé qu’en tout homme, « sommeille une disposition morale lui permettant de se rendre maître un jour du mauvais principe en lui » (Kant, 1795, p. 47). Kant a en effet une haute idée de l’homme qu’il définit d’ailleurs comme un Vernunftwesen, un être dont l’être est la raison. Cet être appelé à maîtriser ses bas instincts porte nécessairement en lui les germes de la sociabilité. Mais l’idée de sociabilité chez Kant transcende l’unilatéralité des conceptions de l’homme comme être sociable. Ni être sociable ni loup (Homo homini lupus), l’homme est à la fois l’insociable-sociable et c’est le jeu dialectique de ces deux versants qui détermine la marche de la civilisation et l’état des Lumières. Dr Lazare Poamé, “Guerre et paix en Côte d’ivoire…” (2004) 17p Dr Lazare Poamé, “Guerre et paix en Côte d’ivoire…” (2004) 17p